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Le PQ élu va brandir la menace de l'indépendance

Photo: Josie Desmarais
Stéphanie Marin, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — Pour obtenir un maximum d’Ottawa, le PQ ressort une stratégie familière: il va brandir la menace de l’indépendance, la seule chose dont le gouvernement fédéral a peur, a affirmé dimanche le chef Jean-François Lisée.

Le PQ est donc un meilleur choix pour les Québécois que le Parti libéral et la Coalition avenir Québec (CAQ) qui s’écrasent devant le fédéral, a-t-il soutenu.

Alors que l’indépendance du Québec n’est pas à l’avant-plan dans cette campagne — M. Lisée parle de tenir un référendum sur la souveraineté uniquement dans un deuxième mandat — elle a servi de catapulte pour son argument du jour visant à convaincre les électeurs de voter PQ.

Pour marquer le coup, M. Lisée est même allé porter ce message destiné aux Québécois jusqu’aux marches du Parlement canadien, dimanche.

La caravane péquiste s’est ainsi rendue en Ontario, un arrêt de campagne électorale plutôt inhabituel, surtout pour un parti souverainiste.

«Un préavis» y a été donné au fédéral: un gouvernement péquiste élu va exiger d’Ottawa la réelle part du Québec dans les investissements fédéraux, a martelé M. Lisée, à l’ombre de la Tour de la Paix qui trône sur la Colline parlementaire.

«On est dans un rapport de force et le seul argument qui reste aux Québécois, c’est d’avoir un parti indépendantiste au pouvoir, tout le reste a échoué», a répondu le chef lorsqu’il s’est fait demander si la peur était son arme principale de négociation avec Ottawa.

Et c’est pour cela que les grandes avancées du Québec dans le Canada ont été faites par des chefs péquistes. «Pas par amour. Par crainte», a-t-il dit. «Lorsque Jean Chrétien a cédé à Lucien Bouchard, lorsque Pierre Trudeau a cédé à René Lévesque, ils faisaient un calcul politique en disant: peut-être si je leur donne ça, ça va être plus difficile pour eux de sortir du Canada», a-t-il expliqué.

«Le seul mouvement dont ils ont peur, c’est l’indépendance du Québec».

«Est-ce que l’on aura des gains? Oui. Est-ce que l’on aura tout? Non», a convenu le chef dont l’option idéale demeure la souveraineté.

Il a aussi dénoncé la péréquation: «Ottawa envoie à Québec un gros chèque de BS avec une grosse couche de mépris» et cela, plutôt que d’y faire des investissements structurants.

Selon le PQ, le Québec ne reçoit pas sa part de l’argent fédéral, et est en déficit de quelque 2,6 milliards $ chaque année.

Il estime que plusieurs exemples démontrent cette injustice.

Alors que l’industrie forestière au Québec souffrait, Ottawa n’a offert que quelques centaines de millions de dollars, tandis qu’il injectait au même moment 13 milliards $ dans l’industrie automobile ontarienne. Le Parti québécois relève aussi le fait que les chantiers navals de Vancouver et de Halifax ont reçu d’importants contrats de construction de navires en 2011, alors que celui de la Davie, à Lévis, a été écarté.

Après son arrêt ontarien, la caravane péquiste a ensuite traversé la rivière des Outaouais pour se rendre à Gatineau, où quelque 250 militants attendaient le chef, qui y a prononcé un discours.

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