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Les élèves ontariens veulent faire la grève

Nicole Thompson, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

TORONTO — Des élèves ontariens se sont levés et ont quitté leur classe un peu partout dans la province, vendredi après-midi, pour protester contre les changements apportés au programme scolaire, dont celui de retirer un nouveau programme d’éducation à la sexualité.

Le débrayage, sous le thème «Nous, les élèves, ne consentons pas», a eu lieu dans de nombreuses écoles, de Niagara Falls à Ottawa, et a permis aux élèves de se rassembler à l’extérieur, de brandir des pancartes et de crier des slogans réclamant une éducation à la sexualité pertinente.

«Certains adultes, comme le premier ministre Doug Ford, ont peut-être grandi à une autre époque, a commenté Luca Lichner, une adolescente de 16 ans qui est sortie de son école de Toronto. Avec les changements de génération et tout ce qui évolue, on devrait aussi mettre à jour les cours d’éducation sexuelle au lieu de remonter dans le temps», a-t-elle ajouté.

La manifestation fait suite au retrait par le gouvernement provincial de Doug Ford d’un programme d’éducation sexuelle révisé en 2015 et destiné aux élèves du primaire. Le nouveau gouvernement progressiste-conservateur a préféré revenir à une version du programme qui remonte à 1998.

La version actuelle du cours contenait des mises en garde sur le harcèlement en ligne et le sextage, mais les opposants, en particulier les conservateurs sociaux, décriaient qu’on traite de relations homosexuelles, d’identité sexuelle et de masturbation.

Le mois dernier, le gouvernement ontarien a publié un programme destiné à remplacer temporairement la version modernisée. Les observateurs ont constaté qu’il ne fait aucune mention de concepts modernes comme Internet et les téléphones intelligents. Le programme renoue largement avec les formules vagues et les grandes lignes des thèmes de la version de 1998.

Luca Lichner dit craindre que ses plus jeunes frères – âgés de cinq et neuf ans – ne soient pas sensibilisés à des enjeux comme le sextage et les relations homosexuelles, comme ils l’auraient été auparavant. Elle dit s’inquiéter pour ses jeunes frères qui n’auraient pas accès à cette éducation essentielle.

«Nous trouvons consternant de ne pas avoir un programme actuel, a déclaré Frank Hong, un élève de 12e année qui a aidé à organiser les rassemblements. Pour certains adolescents vulnérables, c’est une question de vie ou de mort.»

Indygo Arscott, 16 ans, qui se présente comme une personne bispirituelle et qui utilise des pronoms non genrés, est à l’origine de cette manifestation à l’échelle de la province. L’ado a raconté avoir vécu difficilement son apprentissage sous l’ancien programme, alors qu’on ne parlait que de relations hétérosexuelles et d’identité sexuelle binaire.

La grève étudiante vise également à s’opposer à l’annulation de séances de rédaction de programmes d’études conçues pour répondre aux conclusions de la Commission vérité et réconciliation.

Une porte-parole du ministre de l’Éducation de l’Ontario encourage les gens à participer aux consultations sur l’éducation qui doivent s’amorcer la semaine prochaine.

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