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Les entreprises canadiennes sont confiantes

L'édifice de la Banque du Canada Photo: Sean Kilpatrick/La Presse canadienne

OTTAWA — Les entreprises sont optimistes par rapport à l’année qui s’en vient, particulièrement en ce qui a trait à la croissance de leurs ventes, la demande étrangère et leurs plans d’investissement, révèle une nouvelle enquête de la Banque du Canada.

Le sondage trimestriel de la banque centrale a été mené entre la mi-août et la mi-septembre, soit avant que le Canada ne s’entende avec les États-Unis sur un nouvel accord de libre-échange, ce qui a atténué une partie de l’incertitude économique.

Cependant, même avant la résolution des doutes entourant le commerce, le climat général des affaires au Canada atteignait des sommets presque sans précédent.

Les résultats optimistes étaient publiés un peu plus d’une semaine avant la prochaine décision de la Banque du Canada sur son taux d’intérêt directeur. La banque étudie attentivement les résultats de son enquête sur les perspectives des entreprises avant de prendre des décisions en matière de taux, mais la vaste majorité des analystes s’attendent déjà à une hausse des taux d’intérêt.

Le cours du dollar canadien a grimpé juste après la publication du rapport de lundi et des analystes ont estimé que cela renforçait les attentes voulant que le gouverneur de la banque centrale, Stephen Poloz, augmente le taux directeur la semaine prochaine. M. Poloz a déjà augmenté ce taux à quatre reprises depuis la mi-2017.

« Dans la foulée de la progression des ventes observée ces 12 derniers mois, les entreprises s’attendent à ce que la croissance de leurs ventes augmente davantage», a affirmé la banque centrale dans son rapport, qui s’appuie sur les résultats d’un sondage réalisé auprès des cadres supérieurs d’environ 100 entreprises.

«Les répondants sont nombreux à signaler une amélioration des indicateurs des ventes auprès de leur clientèle canadienne et étrangère.»

Toutefois, l’enquête révèle également que certaines entreprises s’attendent à ce que le dynamisme de leurs ventes soit retenu, au cours des prochains mois, par des pénuries de main-d’œuvre, la concurrence et la réglementation.

En ce qui concerne les intentions d’investissement, l’enquête a révélé que, pour faire face à la demande croissante — y compris une hausse attendue des ventes à l’étranger — les entreprises ont indiqué qu’elles injecteraient encore plus d’argent dans leurs activités au cours de la prochaine année qu’elles ne le prévoyaient l’été dernier.

«Beaucoup d’entreprises ont déclaré vouloir augmenter leurs dépenses d’investissement pour répondre à la vigueur de la demande et aux pressions sur la capacité anticipées», a expliqué la banque centrale.

Le sondage a également révélé que les intentions d’embauche des entreprises pour les 12 prochains mois étaient inférieures à celles des enquêtes précédentes.

Une croissance régulière des attentes en matière d’embauche avait été observée dans les dernières enquêtes. Malgré tout, le rapport indiquait que, dans l’ensemble, les entreprises cherchaient toujours à embaucher davantage de travailleurs dans toutes les régions et tous les secteurs.

Dans l’ensemble, les entreprises ont signalé que les pénuries de main-d’œuvre s’étaient intensifiées au cours des 12 derniers mois — une préoccupation particulièrement présente chez les employeurs du Québec.

Les postes les plus difficiles à combler se trouaient dans les secteurs de la construction, des transports et de l’informatique, ont indiqué les résultats du sondage.

Certaines entreprises ont associé cette difficulté au vieillissement de la population et à l’évolution des préférences professionnelles.

Du côté des exportations, une majorité des entreprises ont prédit une forte croissance de la demande américaine au cours de l’année à venir, principalement en raison de la récente réforme de la fiscalité américaine, de l’augmentation des dépenses publiques et de l’amélioration du secteur de l’énergie.

«Si certaines entreprises ayant une clientèle au sud de la frontière ont indiqué que le protectionnisme américain constituait une contrainte, la plupart comptent bénéficier de la force de la demande des ménages et des solides investissements des entreprises aux États-Unis», affirme la banque centrale dans son rapport.

L’économiste Benjamin Reitzes, de BMO Marchés des capitaux, a écrit lundi dans une note de recherche que le point le plus positif du rapport de la banque centrale était que ces bons résultats avaient été obtenus avant la conclusion de l’accord entre les États-Unis, le Mexique et le Canada.

«Maintenant que cette incertitude considérable est derrière nous, le climat des affaires devrait encore s’améliorer», a estimé M. Reitzes.

«Tout est en place pour une hausse des taux lors de la réunion sur la politique monétaire de la semaine prochaine.»

Les économistes de la Banque TD ont écrit lundi que l’enquête sur les perspectives des entreprises signalait que «les entreprises canadiennes restent optimistes pour l’avenir».

Fotios Raptis et Ksenia Bushmeneva ont observé que le rapport «devrait fournir à la Banque du Canada plus de conviction que nécessaire pour faire monter les taux de 25 (points de base) mercredi prochain».

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