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Plaidoyer pour une meilleure aide aux prostituées

Photo: Getty Images

Qu’elles travaillent hors rue ou sur la rue, les prostituées rencontrent les mêmes problèmes, selon une étude. Un épisode de plus dans la lutte entre les abolitionnistes et celles qui prônent la légalisation

«Les femmes pratiquant la prostitution hors rue (dans leur appartement, les saunas ou les salons de massage) n’ont pas moins de problèmes que celles qui font le trottoir», clame l’auteure et féministe anglaise, Julie Bindel. Cette dernière était à Montréal, mercredi, à l’Invitation de la Concertation des luttes contre l’exploitation sexuelle (CLES) pour présenter les résultats de sa récente recherche dans les rues londoniennes.

Selon son enquête de deux ans auprès de 104 prostituées, 30% d’entre elles avaient commencé avant d’avoir 18 ans. Aussi, 50% avaient subi des contraintes pour rester dans le milieu, 77% risquaient de perdre leur logement si elles abandonnaient et 84% avaient déjà été victimes de violence de la part de leur proxénète, de leur client ou de leur conjoint.

Ce n’est pas la première publication du genre de la part de Mme Bindel dont les écrits font toujours énormément réagir dans son pays natal. On lui reproche notamment le manque de représentativité de ses études. L’auteure et journaliste féministe fait partie du clan des abolitionnistes. Un clan qui s’oppose à un autre, qui demande plutôt la décriminalisation totale de la prostitution.

«La décriminalisation de la prostitution, qui est envisagée actuellement au Canada, entraînerait une décriminalisation de l’industrie du sexe dans sa totalité, une industrie sexiste et raciste», clame Diane Matte, représentante de la CLES. Si son organisation milite pour la déjudiciarisation des prostituées, elle privilégie aussi la criminalisation des clients, comme cela se fait dans plusieurs pays scandinaves.

Cette position est loin de faire consensus, au Canada comme en Angleterre. Des groupes comme Stella militent au contraire pour la décriminalisation des différentes formes de travail du sexe pour que cette activité soit reconnue au même titre que d’autres emplois dits autonomes. Cela permettrait alors de mieux protéger les acteurs les plus vulnérables de cette industrie, selon l’organisme montréalais.

Une attitude qui fait bondir Mme Bindel. «J’aimerais que, quand on fait référence à la prostitution, on arrête de dire qu’il s’agit du plus vieux métier du monde. La prostitution c’est la pire chose qui peut arriver à une femme», conclut-elle.

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