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Le revenu minimum garanti de nouveau sous la loupe

Le Québec devrait mieux évaluer le potentiel d’un revenu minimum garanti qui viendrait notamment remplacer le bien-être social. C’est ce que croit l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS), qui publiait jeudi une brochure détaillant trois expériences d’application ailleurs dans le monde, au Manitoba, en Alaska et en Namibie.

Le concept de revenu minimum garanti vise à fournir un revenu équivalent à 80% du panier de consommation (11 974$ pour une personne seule) à des personnes bénéficiant de l’aide sociale ou qui disposent de faibles revenus.

Le revenu serait versé sans condition et, contrairement aux clichés, cela ne pousserait pas les citoyens à la fainéantise, selon la chercheure de l’IRIS, Eve-Lyne Couturier. «Parmi les cas étudiés,  les seuls cas où cela a entraîné une baisse du taux d’emploi, c’était chez les mères de jeunes enfants, qui ont pu se concentrer sur leur éducation et aussi pour les étudiants, qui ont pu se concentrer sur leurs études», indique-t-elle.

Parmi les autres avantages notés lors des trois projets-pilotes, Mme Couturier note que le taux d’hospitalisation a diminué, de même que la criminalité, les actes de violence conjugale et l’exode rural. À l’inverse, la scolarisation a grimpé pendant les époques où ce type de revenu a été implanté.

Malgré tout, aucune de ces expériences n’a été poursuivie, et ce pour des raisons financières, politiques ou sociales. En Alaska, dans les années 1980, ce nouveau revenu a permis à de nombreuses femmes d’obtenir une certaine indépendance financière, occasionnant ainsi de nombreux divorces, ce qui aurait affaibli le programme.

Selon l’IRIS, le revenu minimum garanti permettrait de mettre fin à plusieurs programmes, dont celui de l’aide sociale, qui ne serait pas bien paramétré. «Actuellement chaque dollar gagné après 20 heures de travail réduit d’autant la valeur de l’aide sociale. Alors entre 20h et 80h de travail par mois, ce n’est pas intéressant de travailler quand on est sur l’aide sociale», croit Simon Tremblay-Pepin, membre de l’IRIS.

Le groupe de recherche suggère une formule de calcul régressive plus intéressante pour permettre aux bénéficiaires d’un revenu minimum garanti d’améliorer leur sort en travaillant.

En 2012, Québec Solidaire, qui soutient cette option, la chiffrait à 3,9G$. Même l’ADQ avait, en 2000, soutenu l’idée et proposé la création d’un revenu citoyen.

Les opposants au revenu citoyen pensent que cette mesure favoriserait l’oisiveté tout en remettant en cause la valeur du travail. D’autres craignent que l’abolition des principaux programmes sociaux liés à l’instauration d’un revenu citoyen ne finisse par nuire aux plus vulnérables en plus d’être couteux et de créer des pénuries d’employés dans les métiers les moins valorisants.

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