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Un Québécois repère un oiseau célèbre

Photo: Christophe Buidin/collaboration spéciale

Photographier le doyen des bécasseaux maubèches rufa, un oiseau âgé de 20 ans, est un exploit presque jamais réalisé. C’est pourtant ce qu’a réussi l’ornithologue québécois Christophe Buidin, mercredi, au Delaware. Président du Club d’ornithologie de la Côte-Nord, l’expert est devenu l’auteur d’une photo de collection de l’aîné de cette espèce, alors qu’une seule autre image était répertoriée jusqu’alors.

Repérer cette célébrité des oiseaux migrateurs, qu’on surnomme B-95, «c’est un peu comme trouver une aiguille dans une botte de foin», souligne le Delaware Online.

L’oiseau de 20 ans est maintenant considéré comme une vedette chez les chercheurs, alors que ses pairs ont plutôt une durée de vie qui varie entre six et huit ans. Le patriarche a d’ailleurs fait la une de plusieurs journaux étrangers pour sa longévité étonnante. «Ça faisait un an qu’on avait perdu la trace de cet oiseau. En raison de son régime migratoire, il est parfois difficile de le retrouver», explique Marie-Andrée Vaillancourt, agente d’éducation en diffusion externe pour Parcs Canada, heureuse qu’un spécialiste de sa région ait réussi ce tour de force.

Les scientifiques sont fascinés par ce mâle ayant parcouru plus de 580 000 km en vol, après 20 ans d’existence, à la suite de ses parcours dans toute l’Amérique, passant de l’Arctique à l’Argentine. «C’est l’équivalent d’une fois et demie la distance entre la Terre et la Lune», souligne Mme Vaillancourt, précisant qu’on le nomme «Moonbird» en raison de cette performance.

Il fait partie d’une des rares espèces connues pouvant faire plusieurs kilomètres en vol sans repos ni nourriture. C’est également la seule espèce à doubler son poids en moins de deux semaines, ce qui transforme sa morphologie interne. «C’est ce qui est intrigant pour les chercheurs. Il passe deux semaines à se reposer et à manger, puis repart pour un trajet de 6 000 à 8 000 km sans arrêt», note la spécialiste au sujet de cette espèce désignée comme menacée depuis juillet 2012.

Les experts de la Réserve de parc national du Canada de l’Archipel-de-Mingan auront peut-être la chance d’observer B-95 entre la fin de juillet et la fin de septembre, à son premier arrêt après la gestation.

À propos de B-95
Le nom de l’oiseau provient du numéro sur la bague orangée de sa patte gauche, posée en 1995. Il était alors âgé de deux ans. Son parcours migratoire touche le Canada, les États-Unis, l’Argentine, le Brésil et le Chili.

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