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Plaidoyer pour la cartographie des eaux souterraines

La cartographie des eaux souterraines permettrait de prévoir certaines inondations, comme celles qui ont touché l’Alberta.

Le Canada aurait tout intérêt à cartographier ses nappes phréatiques, selon plusieurs chercheurs présents mardi à Toronto, à une conférence organisée par le Programme sur les enjeux de l’eau.

Les données satellites prises dans le cadre du projet américain GRACE (Gravity Recovery and Climate Experiment) permettent d’établir la localisation et le volume des eaux souterraines. Elles montraient une hausse régulière des nappes phréatiques dans la région de Calgary plusieurs jours avant les inondations, a indiqué le chercheur Jay Famiglietti, lors de la conférence. Cette hausse de niveau a rendu les sols beaucoup moins capables d’absorber les pluies diluviennes.

Malheureusement, le Canada ne suit pas ses nappes phréatiques, note de son côté le chercheur Ed Struzik. «Il n’y a pas, chez nous, de stratégie nationale, notamment à cause de l’ampleur de la tâche et pour des raisons de coûts», explique t-il.

Avec les périodes de sècheresse liées aux changements climatiques, les nappes phréatiques pourraient toutefois devenir indispensables dans certaines provinces du Canada. La dernière grande sècheresse à avoir touché la Saskatchewan, en 2001-2002, aurait coûté 41 000 emplois et 6G$ à l’économie, a précisé le chercheur, qui revendique la mise en place d’une stratégie globale.

Le Québec fait partie des provinces ayant une longueur d’avance sur cette question. Une politique de cartographie des eaux souterraines a été adoptée en 2008 par le gouvernement de Jean Charest. Selon les données les plus récentes du ministère du Développement durable, 54% du territoire municipalisé du Québec est désormais couvert par de telles cartes.

Par contre, Montréal, qui s’abreuve à partir de l’eau du fleuve Saint-Laurent, ne prévoit pas réaliser une analyse de ses nappes phréatiques. L’étude la plus exhaustive date de 1978. Elle notait à l’époque que les eaux souterraines de l’Ouest de l’île étaient sous-utilisées et qu’elles pourraient être utilisées à des fins commerciales, industrielles voire pour de l’eau potable. Quant aux nappes de l’Est, elles sont victimes de l’industrialisation et de l’utilisation d’anciennes carrières comme lieu d’élimination des déchets

Le Conseil régional de l’environnement (CRE) de Montréal croit que Montréal devrait effectuer une analyse plus poussée pour mesurer le degré de pollution de ses eaux souterraines et voir si elles peuvent être utiles comme source de secours en cas de crise majeure, mais surtout pour en mesurer la qualité et en assurer la protection.

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