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Gérard Bouchard: mieux se préparer à demain

Photo: Archives Métro

L’Institut du Nouveau Monde (INM) organise pour une 10e année son École d’été, où elle invite les jeunes à réfléchir à l’avenir du Québec. Selon le professeur Gérard Bouchard, cette école est une façon pour les jeunes de prendre conscience des enjeux contemporains. Métro a discuté avec le Bouchard de la commission Bouchard-Taylor, qui traitait des accommodements raisonnables.

Qu’est-ce que l’École d’été?
C’est une des activités principales de l’INM. Elle est destinée aux jeunes. C’est important de leur présenter les conditions du Québec nouveau, qui sont très différentes de ce qu’on a connu il y a 30 ans. On les amène à faire des réflexions qui leur permettront d’élaborer toutes sortes de politiques.

Quelles sont ces nouvelles conditions?
La diversification ethnoculturelle de notre société et la mondialisation qui bouleverse pas mal de choses dans notre quotidien.

Pourquoi participez-vous à l’École d’été?
J’étais là au début pour aider Michel Venne, qui a mis sur pied l’INM. Il apporte quelque chose dans les débats et dans la vie publique, en dehors de la politique. Et puis on m’invite à parler d’interculturalisme, et c’est un sujet important pour le Québec de demain. La diversité va bouleverser l’identité collective et nationale, qui est amenée à être redéfinie en partie à cause d’éléments nouveaux, comme de nouveaux citoyens porteurs de différences. Mais des citoyens qui ont les mêmes droits que tous les autres.

Cette année, le thème est «soyons le changement».  Qu’est-ce que le changement, pour vous?
Je pense que ça fait allusion aux éléments mentionnés plus tôt, la diversité ethnoculturelle et la mondialisation, en particulier aux nouvelles formes de l’économie mondialisée, dont le néolibéralisme qui ouvre les frontières du marché, qui déréglemente, qui invite à ouvrir les variables économiques non plus à l’échelle nationale, mais à l’échelle internationale. Au Québec, nos exportations sont en train de diminuer à cause de l’économie nord-américaine. Tout ça est instable et imprévisible, et ça nous oblige à revoir constamment les stratégies et à rester vigilants pour voir ce qui s’en vient.

Les jeunes ont été à l’avant-plan de l’actualité avec la crise étudiante. Comment percevez-vous cette jeunesse à qui vous allez vous adresser?
Je trouve que le Québec est engagé dans une démocratisation de l’accès à l’enseignement supérieur. On a fait beaucoup de progrès sur ce terrain-là. C’est comme si le Québec est essoufflé économiquement. Plusieurs Québécois pensent qu’on n’a plus les moyens économiques de soutenir ce mouvement de démocratisation de l’accès à l’enseignement supérieur.

Et en a-t-on les moyens?
C’est une question de choix et de priorité. Je partage cette volonté de protéger l’accès facile à l’éducation. C’est un acquis extrêmement important pour une société, afin que les jeunes talentueux se développent autant qu’ils le peuvent. C’est un objectif sociétal et économique.

L’École d’été est-elle un remède au cynisme ambiant?
Elle donne plus importance aux citoyens et de relief aux problèmes. En ce moment, il est important d’étaler la corruption, mais il faut montrer que tout n’est pas entièrement corrompu. La société a les ressources qu’il faut pour lutter contre la corruption. Il faut parler aux jeunes pour relativiser.

L’École d’été de l’Institut du Nouveau Monde (INM) se tiendra du 14 au 17 août à l’UQAM.

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