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La migration entre régions se transforme

Lise Millette - La Presse Canadienne

MONTRÉAL – La migration entre les régions du Québec est en voie de prendre un nouveau visage.

Entre le 1er juillet 2011 et le 1er juillet 2012, environ 211 400 Québécois ont changé de région administrative, selon les données de l’Institut de la statistique du Québec. C’est un peu moins de 3 pour cent de la population.

Ces migrants sont surtout des jeunes âgés dans la vingtaine, mais R. Mathieu Vigneault, de l’organisme Place aux jeunes, souligne que de plus en plus d’immigrants et de résidants des villes font le choix d’aller habiter en milieu rural.

Si chez les jeunes, les motivations à quitter les régions coïncident avec le départ du foyer parental, la poursuite des études postsecondaires, l’entrée sur le marché du travail et la vie de couple, pour les néo-ruraux, les raisons qui poussent à la migration sont bien différentes. Les citadins des villes et les immigrants sont à la recherche d’un idéal et d’une qualité de vie en comparaison avec leur réalité urbaine.

Ces changements donnent lieu à des situations complexes et font partie des constats mis en relief lors du Congrès national sur la migration des jeunes en régions, qui se tenait jusqu’à jeudi à Montmagny, près de Québec.

Pour les familles qui quittent la ville ou les grands centres ou encore pour les travailleurs qui optent pour un changement de région, l’une des solutions consiste à faciliter le processus dans le but d’obtenir une migration «réussie». M. Vigneault parle même d’une recherche d’une «migration durable».

Parmi les pistes porteuses de succès, on retrouve notamment les initiatives pour aider la conjointe ou le conjoint d’un travailleur migrant à se trouver un emploi ou encore de faciliter l’accès aux services pour les enfants.

«Mais les régions ne sont pas toutes au même point en ce qui concerne les structures d’accueil et les activités pour favoriser l’enracinement des nouveaux arrivants. Un des défis est le choix de la bonne région, pour chaque individu», avance M. Vigneault.

Du reste, si l’exode des jeunes a été perçu longtemps comme une problématique, Place aux jeunes suggère que la chose est vécue beaucoup plus positivement aujourd’hui. L’acceptation sociale de ces départs s’est améliorée, mais les efforts sont toujours bien présents pour faire en sorte qu’ils ne soient que temporaires.

«Comme on souhaite avoir des jeunes ouverts sur le monde, qualifiés et dynamiques, on accepte beaucoup plus facilement qu’ils quittent la région et soient mobiles, mais nous voulons leur faire part de l’intérêt de revenir», a nuancé M. Vigneault.

Le bilan migratoire des différentes régions en 2011-2012 confirme par ailleurs des tendances observées ces dernières années. Montréal demeure la grande perdante, tandis que des gains élevés sont enregistrés en périphérie des principaux centres urbains. Saguenay-Lac-Saint-Jean et l’Abitibi-Témiscamingue font partie des régions éloignées qui ont obtenu des gains migratoires.

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