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Pas question de militariser l’ASC, dit son chef

Peter Rakobowchuk - La Presse Canadienne

MONTRÉAL – Le chef de l’Agence spatiale canadienne (ASC), un ancien commandant en chef de l’armée canadienne, assure que sa nomination, en août dernier, ne signale pas la militarisation de l’agence fédérale.

En entrevue avec La Presse Canadienne, Walt Natynczyk assure qu’il se doit de respecter le mandat confié à l’agence, soit l’utilisation pacifique de l’espace, et que cela ne «changerait pas d’un iota».

M. Natynczyk dit travailler avec «une très bonne équipe de civils», mais s’est également dit heureux du fait que «plusieurs membres de l’ASC ont un passé militaire».

L’officier à la retraite poursuit en affirmant qu’il existe une «relation naturelle» entre l’armée canadienne et l’espace au chapitre de la gestion de projet et des nécessités en matière de planification stratégique.

Le Canada possède actuellement un satellite militaire en orbite, Sapphire, dont la mission est d’offrir du soutien aux opérations militaires canadiennes et internationales, en plus de servir dans le cadre des engagements bilatéraux comme le NORAD.

L’agence spatiale emploie près de 700 personnes, dont 90 pour cent travaillent au siège social de Longueuil.

M. Natynczyk est entré dans ses nouvelles fonctions le 6 août dernier, succédant à l’ex-astronaute Steve MacLean qui avait démissionné six mois auparavant.

Lors d’une entrevue couvrant une variété de dossiers, M. Natynczyk a également indiqué qu’il ne se précipitait pas pour rendre réelle la possibilité que le Canada participe à un plan américain visant à envoyer des astronautes sur un astéroïde.

En 2010, le président Barack Obama a mis la NASA au défi d’atteindre un tel objectif, mais la réaction du Congrès fut tiède, au mieux, et la proposition n’a pas généré beaucoup d’enthousiasme.

La NASA a décrit l’Asteroid Redirect Mission comme «une étape clé sur la voie pour envoyer des humains sur Mars».

«À ce moment-ci, nous n’avons pas manifesté d’intérêt pour participer à ce programme», mentionne M. Natynczyk.

Aux dires de Marcia Smith, une analyste de la politique spatiale américaine, la mission ne suscite que peu d’enthousiasme, à part à la Maison-Blanche.

Selon la NASA, cette mission permettrait d’identifier un petit astéroïde situé non loin de la Terre, y envoyer une mission robotique pour le capturer en 2019, puis «stationner» l’objet céleste autour de la Lune.

Des astronautes s’y rendraient ensuite en 2021 pour entre autres récupérer des échantillons, avant de rentrer sur Terre pour effectuer des analyses.

La mission est également conçue pour tester des technologies pour faire dévier tout astéroïde qui menacerait de percuter notre planète.

Pour l’instant, cependant, M. Natycnzyk affirme que l’un de ses principaux domaines d’intérêt est d’envoyer un autre astronaute canadien à bord de la Station spatiale internationale (ISS).

«Nous travaillons avec la communauté internationale dans le cadre du partenariat pour l’ISS afin de déterminer la prochaine opportunité pour envoyer un ou plusieurs de nos astronautes dans l’espace», dit-il.

Par le passé, des responsables de l’ASC ont fait savoir qu’un Canadien devrait se rendre sur le laboratoire orbital entre 2016 et 2019.

Pendant ce temps, deux astronautes canadiens, David Saint-Jacques et Jeremy Hansen, continuent de s’entraîner.

Le chef de l’ASC a aussi précisé qu’une fois le calendrier pour le prochain vol à bord de l’ISS sera clarifié, l’agence reprendra ses efforts de recrutement.

M. Natynczyk ne semble pas non plus pressé de prolonger l’engagement du Canada envers l’ISS au-delà de 2020, même si les États-Unis ont fait savoir qu’ils participeraient au moins jusqu’en 2024.

Il reste encore six ans pour prendre une décision, souligne le grand patron de l’agence.

«À un moment donné, dans l’avenir, nous devrons évaluer ce que nous ferons au-delà de 2020.»

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