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Couillard dévoile son conseil des ministres

QUÉBEC – Le premier ministre Philippe Couillard a choisi de se démarquer clairement de l’ère Jean Charest en présentant mercredi un conseil des ministres faisant une large place aux nouveaux visages.

Son gouvernement comptera 26 membres, soit trois de plus que le précédent. Signe d’un changement notable, 15 des 26 ministres ne peuvent être associés à l’époque Charest.

Ce gouvernement sera très centré sur Montréal: la majorité des membres du cabinet proviennent de la grande région de la métropole.

Et il aura un profil essentiellement masculin. Il est formé de 18 hommes et huit femmes, soit seulement 30 pour cent du total. Le gouvernement Couillard est donc loin d’atteindre la parité hommes-femmes, voire la «zone de parité» promise en campagne électorale.

Chose certaine, la profession médicale y aura une place de choix, alors que les postes-clés de premier ministre, ministre de la Santé et ministre de l’Éducation seront tous occupés par des médecins.

À eux seuls, le nouveau ministre de la Santé et des Services sociaux, le Dr Gaétan Barrette, et celui de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, le Dr Yves Bolduc, auront entre leurs mains pas moins de 75 pour cent du budget du Québec.

En piteux état, les finances publiques seront confiées à deux économistes chevronnés. Le poste stratégique de ministre des Finances va à Carlos Leitao, et celui de président du Conseil du Trésor, à Martin Coiteux, deux nouveaux venus n’ayant aucune expérience politique.

Carlos Leitao a été économiste en chef de la Banque Laurentienne et Martin Coiteux, détenteur d’un doctorat en économie, a enseigné à HÉC Montréal pendant une vingtaine d’années.

Tout indique que l’austérité sera la marque de commerce du gouvernement Couillard. Dans son allocution, le premier ministre n’a pas caché que «le moment des décisions difficiles est venu», dès qu’on aborde la question des finances publiques. Des changements structurels sont à venir, en vue d’accroître les revenus et assainir les finances de l’État, a-t-il prévenu.

«Le bateau est au quai, la traversée sera rude», prédit M. Couillard.

Dans l’espoir d’aplanir les difficultés, le développement économique a été confié à l’ancien président d’Investissement Québec, Jacques Daoust, lui aussi un nouveau venu qui devient ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Exportation, une nouvelle appellation. Il sera secondé par Jean-Denis Girard, un ancien président de la Chambre de commerce du Coeur-du-Québec, député de Trois-Rivières depuis le 7 avril, et nommé ministre délégué aux Petites et Moyennes entreprises (PME), un poste créé par M. Couillard.

La promotion de la culture et de la langue française incombera à une autre nouvelle recrue, Hélène David, psychologue de formation, spécialiste des questions de condition féminine et de maternité. Elle a fait carrière en milieu universitaire dans divers postes de gestion à l’Université de Montréal et c’est la soeur de la porte-parole de Québec solidaire Françoise David.

Ancienne ministre du Travail qui avait appuyé Raymond Bachand lors de la course au leadership libéral l’an dernier, Lise Thériault devient ministre de la Sécurité publique et jouera le rôle symbolique de vice-première ministre.

Les Relations internationales et la Francophonie relèveront de Christine St-Pierre, tandis que les Affaires municipales sont confiées à Pierre Moreau.

À la Justice, M. Couillard a nommé Stéphanie Vallée, une jeune députée libérale qui accède pour la première fois au conseil des ministres. Elle aura aussi la responsabilité de la condition féminine.

Jean-Marc Fournier devient ministre des Affaires intergouvernementales et de la Réforme des institutions démocratiques.

Kathleen Weil revient à la tête du ministère de l’Immigration, qui inclura désormais un volet diversité et inclusion. Elle coprésidait la campagne au leadership de M. Couillard l’an dernier.

Le député de Rivière-du-Loup, Jean D’Amour, accède au cabinet et devient ministre délégué aux Transports, responsable d’implanter la Stratégie maritime, un des engagements électoraux des libéraux.

Fraîchement élu député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue, Luc Blanchette devient ministre délégué aux Mines.

Lucie Charlebois occupera une nouvelle fonction de ministre déléguée à la Réadaptation, à la Protection de la jeunesse et à la Santé publique.

Le Développement durable et l’Environnement sont confiés à David Heurtel, qui devra aussi assurer la lutte aux changements climatiques.

L’important ministère des Ressources naturelles sera dirigé par Pierre Arcand, qui devra aussi redonner vie au Plan Nord de Jean Charest.

Un autre nouveau venu, François Blais, devient ministre de l’Emploi et de la Solidarité sociale. C’est un universitaire de haut vol, ancien doyen de la faculté des sciences sociales de l’Université Laval, spécialisé en philosophie, éthique et science politique.

Le nouveau ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs verra le jour sous la gouverne de Laurent Lessard.

Geoffrey Kelley revient aux Affaires autochtones.

Après un long purgatoire sur les banquettes arrières durant la décennie Charest, Pierre Paradis revient par la grande porte et dirigera le ministère de l’Agriculture.

On attendait Robert Poëti, un ancien policier, à la Sécurité publique, mais il atterrit plutôt aux Transports et sera de plus responsable de Montréal.

Dominique Vien devient ministre du Tourisme.

Sam Hamad sera le ministre du Travail et sera responsable de la Capitale nationale. Il était un des fervents partisans de M. Couillard lors de la course au leadership.

L’expansion des services de garde sera sous la responsabilité de Francine Charbonneau, qui hérite d’un nouveau ministère hybride dédié à la Famille, aux Aînés et à la lutte à l’intimidation. Députée libérale depuis 2008, Mme Charbonneau a une formation de coiffeuse et s’est surtout illustrée à des postes de gestion à la Commission scolaire de Laval avant de se lancer en politique.

La composition du cabinet a réservé aussi quelques surprises et déceptions pour plusieurs. Car il y a de nombreux exclus parmi les 70 députés libéraux, dont les anciens ministres Marguerite Blais, Julie Boulet et Robert Dutil. Une autre surprise: le député de Fabre, ancien bâtonnier du Québec, Gilles Ouimet, que bien des gens voyaient à la Justice, et qui se retrouve bredouille, ni ministre, ni même adjoint parlementaire.

Enfin, le député de Huntingdon, Stéphane Billette, devient whip en chef, et la députée de Laporte, l’ex-ministre Nicole Ménard, présidera le caucus libéral.

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