Des professeurs de Polytechnique réclament plus de béton renforcé de fibres

Le béton renforcé de fibres, qui se veut plus résistant et plus durable que le béton ordinaire, est très peu utilisé au Québec. Pourtant, cette technologie est au point pour qu’elle puisse servir à la construction d’infrastructure, croient des professeurs de Polytechnique Montréal.

«Le problème, c’est le transfert de la technologie, a expliqué le professeur Bruno Massicotte. Les donneurs d’ouvrage doivent être en mesure d’écrire des normes pour faire en sorte que la conception avec du béton de fibres soit correcte et que le béton de fibres soit bien mis en place.»

Avec son collègue du Groupe de recherche en génie des structures de Polytechnique, Jean-Philippe Charron, M. Massicotte a organisé un colloque qui s’ouvre jeudi sur les bétons renforcés de fibres. Près d’une centaine de chercheurs y seront pour faire le point sur ce procédé qui est très utilisé en Europe.

Au Québec, seulement trois structures ont des dalles construites avec du béton renforcé de fibres. Il s’agit du pont du boulevard des Cascades, à Saint-Jérôme, du pont de l’autoroute 73 au-dessus de la rivière Chaudière, à Québec, et du viaduc Saint-Antoine qui surplombe l’autoroute Décarie, à Montréal.

Les deux professeurs de Polytechnique doivent participer à des projets pilotes qui seront lancés d’ici deux ans avec la Ville de Montréal et la Société des ponts Jacques-Cartier et Champlain. Des parapets et des dalles faits de béton renforcé de fibres seront installés sur des structures qui n’ont pas encore été choisies.

L’ajout de fibres – métallique dans la plupart des cas – prolongera la durée de vie des structures «Les fibres métalliques permettent d’avoir des fissures plus fines dans le béton pendant la durée de vie utile de l’ouvrage, a dit le professeur Jean-Philippe Charron. En ayant des ouvertures de fissures plus fines, on réduit la pénétration de l’eau et des agents agressifs et donc, on améliore la durabilité des structures à long terme.»

Les structures faites de béton renforcé de fibres demanderont très peu de coût d’entretien avant 75 ans, d’après le professeur Massicotte. «Les travaux majeurs sont deux à trois fois moins fréquents qu’avec des structures faites de béton normal», a-t-il dit.

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Première mondiale

• Les professeurs de Polytechnique ont tenté une expérience sur une colonne de béton endommagée.
  Ils ont enlevé une couche de béton qui s’est détérioré et l’ont remplacé par du béton fibré à haute performance. De nouvelles barres d’armature ont été ajoutées pour solidifier la structure.
• «C’est une colonne qui est devenue au moins aussi bonne qu’un pont neuf», a dit le professeur Massicotte.
• La découverte des chercheurs de Polytechnique a été reprise ailleurs dans le monde. Le ministère des Transports du Québec envisage de renforcer une de ses structures avec cette méthode.

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