Soutenez

Les Premières Nations mieux dépeintes au cinéma

Photo: Mathieu Buzzetti/Collaboration spéciale

Le portrait des Premières Nations projetées dans le cinéma autochtone deviendrait de plus en plus près de la réalité de ces communautés, qui sont davantage présentes dans l’espace public.

Alors que s’amorcera mercredi le premier symposium international du Wapikoni mobile, plusieurs réalisateurs discuteront jeudi de la véracité de l’image des Premières Nations transmise au cinéma.

Déjà, certains acteurs du milieu se réjouissent des avancées en la matière.

La réalisatrice Kim O’Bomsawin, dont le film La ligne rouge sortira mercredi, estime que l’émergence des nombreux réalisateurs autochtones aurait permis un changement en ce sens, mais aussi la formation de réalisateurs non-autochtones, notamment au Wapikoni mobile. «Ils se sentent beaucoup plus aptes, maintenant, à rendre une réalité qui ne serait pas exagérée ou près des stéréotypes», affirme-t-elle.

La réalisatrice se rappelle d’un temps où trop de réalisateurs non-autochtones étaient expéditifs et fermés lors de leur tournage dans les communautés. «On rentre dans une communauté avec ses préjugés. Tout ce qu’on fait c’est prouver que nos hypothèses sont vraies, et on repart sans avoir parlé à quiconque», raconte Mme O’Bomsawin pour illustrer la démarche de ces réalisateurs.

La crise d’Oka aurait permis, selon elle, le développement d’une prise de conscience de l’existence des peuples autochtones dans la population québécoise. «Maintenant, je pense que les gens qui vont dans les communautés sont allumés par une démarche honnête», ajoute-t-elle.

Même son de cloche du côté de la fondatrice et directrice générale du Wapikoni mobile, Manon Barbeau, qui se réjouit que les peuples autochtones prennent une place plus significative dans l’espace public. «Avec le mouvement Idle No More, ils sont de moins en moins invisibles et leur voix est de plus en plus entendue», constate la directrice.

Si la manière dont on représente les autochtones au cinéma a fait du chemin, encore faut-il, toutefois, accorder un espace significatif aux réalisateurs, mais aussi aux comédiens autochtones, dans les médias traditionnels, nuance Mme O’Bomsawin. «Il n’y a aucun autochtone dans les grandes chaînes télé, alors les jeunes ne s’y retrouvent absolument pas», déplore-t-elle.

Santé financière
Il y a quelques années, la perte d’un financement du gouvernement fédéral avait compromis les activités du Wapikoni mobile. «Maintenant la santé financière va bien, mais à long terme, nous aurons besoin de partenaires privés pour poursuivre nos activités», indique la directrice Manon Barbeau.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.