Soutenez

Réformer les cégeps pour vaincre le creux démographique

Photo: Twitter

La Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) tiendra son deuxième congrès de l’année, en fin de semaine, soit une semaine après le pavé lancé dans la mare par les jeunes libéraux. Ces derniers recommandent l’abolition des cégeps. État des lieux avec le nouveau président de la FECQ, Alexis Tremblay.

Quels sont les principaux défis auxquels devront faire face les cégeps dans les prochaines années?
Le principal problème qui fait surface est présenté dans le rapport Demers sur l’offre de formation au niveau collégial. Pour des raisons démographiques, il y aura d’ici 2020, 25 000 étudiants de moins dans le réseau, principalement dans les régions éloignées. Cette baisse sera ensuite suivie d’une hausse de 28 000 étudiants pour l’année 2027. Il y aura donc à terme une croissance, mais la tendance qui se profile, ce sont des salles de classe vides en région et surpeuplées dans les grandes villes. Il faut tenter de renverser cela.

Et comment s’y prend-on?
Il y a plusieurs avenues possibles. On peut, par exemple, améliorer les mécanismes d’intégration des étudiants étrangers, développer la formation à distance et la création d’un programme de mobilité étudiante. Il s’agit de proposer des incitatifs financiers tels que l’aide au logement ou au transport pour faciliter l’installation des étudiants en région éloignée. On peut aussi envisager de développer des créneaux d’excellence. Par exemple, Gaspé a son programme de tourisme d’aventure alors que Baie-Comeau propose un programme de chasse et pêche.

Donc pas question de supprimer les cégeps comme le proposent les jeunes libéraux?
On est contre cette idée de supprimer le cégep pour ajouter une sixième année au secondaire et une année supplémentaire au niveau universitaire pour ne garder que le volet de la formation professionnelle. Cela affaiblirait plusieurs établissements qui seraient alors poussés à la fermeture, nuisant ainsi à l’accessibilité aux études en région. En plus, cela coûterait près de 170M$ à l’État, si l’on se fie à l’étude de l’économiste Pierre Fortin. Le réseau collégial fonctionne. La preuve c’est que le Québec a le meilleur taux de diplomation postsecondaire au Canada.

Faudrait-il ouvrir de nouveaux programmes alors?
Possiblement. En tous cas, il faudrait probablement se pencher sur l’utilisation et le financement des Centres collégiaux de transfert technologique (CCTT). Ce sont de mini-centres de recherche qui aident les cégeps localement à développer leurs programmes pour qu’ils correspondent aux besoins d’une main d’œuvre locale. Mais il est aussi important de rappeler que la raison d’être des cégeps, c’est aussi de former des citoyens, avec la formation générale.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.