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N.-B.: l'économie au coeur de la campagne

Kevin Bissett - La Presse Canadienne

FRÉDÉRICTON, N.-B. – David Alward espère que les électeurs appuieront son plan visant à redresser les finances du Nouveau-Brunswick grâce au développement des ressources naturelles de la province lorsque le Parti progressiste-conservateur tentera de se faire réélire au terme d’une campagne électorale qui s’amorcera officiellement ce jeudi.

Le principal enjeu de la campagne de 32 jours devrait être l’amélioration de la situation économique d’une province qui accuse un lourd déficit et qui a affiché en juillet le deuxième plus haut taux de chômage du pays, à 10 pour cent.

M. Alward a essuyé des critiques en tentant de développer les ressources naturelles de la province par le biais d’un nouveau plan forestier qui prévoit l’augmentation de la quantité d’arbres pouvant être abattus sur les terres de la Couronne, et la création d’une industrie du gaz de schiste. Le premier ministre a choisi d’aller de l’avant malgré l’opposition, indiquant qu’il serait trop risqué pour l’économie de la province de ne pas explorer les gaz de schiste.

Les chefs des Premières Nations se sont tournés vers les tribunaux pour demander une injonction afin de stopper le plan forestier, et le site où une entreprise a fait de l’exploration de gaz de schiste dans la région de Rexton est devenu une scène d’émeute, l’an dernier, après que la police eut mis fin à un barrage routier.

Avant le début officiel de la campagne, le chef libéral, Brian Gallant, a axé plusieurs de ses promesses sur l’économie et la diminution du déficit — estimé jusqu’ici à 387,3 millions $ pour le présent exercice financier. M. Gallant soutient que son parti réussirait à réduire les dépenses du gouvernement de 250 millions $, une somme qu’il redirigerait dans les secteurs pouvant créer de l’emploi et faire croître l’économie.

«Nous devons combler les lacunes en matière de compétences, a-t-il expliqué. Il s’agit de l’un des plus importants reproches faits par les entreprises de la province. Nous devons donc investir de manière stratégique en éducation, en formation de la main-d’oeuvre et en alphabétisation.»

Les libéraux ont aussi critiqué l’échec du gouvernement Alward à tenir sa promesse d’équilibrer le budget avant la fin de son mandat.

Les conservateurs affirment maintenant qu’ils afficheront un surplus dans trois ans, tandis que les libéraux ont déclaré mercredi qu’il leur faudrait six ans pour équilibrer le budget. D’ici là, les libéraux ajouteraient 1,5 milliard $ à la dette provinciale de 12,2 milliards $.

L’Assemblée législative du Nouveau-Brunswick comptait 41 députés du Parti progressiste-conservateur, 13 libéraux et un indépendant avant sa dissolution. Une nouvelle carte électorale fera toutefois passer le nombre de sièges de 55 à 49.

Le chef néo-démocrate, Dominic Cardy, espère quant à lui que le mécontentement des électeurs les poussera à considérer son parti dans l’isoloir, le 22 septembre. «Notre parti est prêt à gouverner et nos candidats sont prêts à devenir ministres», a-t-il assuré.

Les néo-démocrates comptent parmi leurs candidats Bev Harrison, qui siégeait jusqu’alors comme députée conservatrice, et les ex-libéraux Abel LeBlanc et Kelly Lamrock. Le parti n’a toutefois jamais réussi à faire élire plus d’un député.

Le politologue Geoff Martin, de l’université Mount Allison de Sackville, au Nouveau-Brunswick, croit cependant que ces transfuges d’autres partis pourraient être perçus négativement. «Je serais plutôt surpris de voir Bev Harrison, Abel LeBlanc, Kelly Lamrock et les autres obtenir du succès, en partie parce qu’ils n’ont pas l’expérience et qu’ils ont déjà été associés à différents partis politiques», estime-t-il.

Don Desserud, politologue à l’Université de l’Île-du-Prince-Édouard et observateur de longue date de la politique néo-brunswickoise, soutient de son côté que les électeurs en ont assez des deux principaux partis de la province. «Les gens changent leur vote, ils changent leur affiliation aux partis parce qu’ils cherchent tous la solution magique, ce grand chevalier blanc qui résoudra la grande liste de problèmes de la province», a-t-il estimé. Selon lui, M. Alward n’est pas assuré d’obtenir un deuxième mandat.

L’ancien gouvernement libéral de Shawn Graham était devenu le premier à n’obtenir qu’un seul mandat dans l’histoire de la province, après sa défaite aux mains des progressistes-conservateurs il y a quatre ans.

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