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L’inceste, un problème de société

Photo: Getty Images/Image Source

Chaque année, des centaines de jeunes filles au Québec sont agressées par leur père, leur beau-père, leur frère ou leur cousin, rappelle le Regroupement québécois des Centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (RQCALACS), à l’occasion, vendredi, de la 33e Journée d’action contre la violence sexuelle.

Le tabou entourant l’inceste empêche plusieurs victimes de porter plainte ou d’aller chercher de l’aide, croit Nathalie Duhamel, coordonnatrice du RQCALACS. En effet, la majorité des femmes adultes, qui viennent chercher de l’aide dans ces centres, ont subi une agression d’un proche alors qu’elles étaient mineures, et environ la moitié ont attendu plus de 13 ans avant de dévoiler ce qui leur est arrivé.

«Une des femmes qui fréquente notre centre a subi des agressions de la part de ses frères. C’était très difficile pour elle d’exprimer sa colère envers eux parce que ses parents ne voulaient pas la croire. Elle a donc compris qu’elle était toute seule face à ses problèmes», a raconté Erika Diaz, intervenante au centre Trêve pour Elles, dans l’est de Montréal.

Les répercussions sont grandes sur les femmes qui ont subi de tels actes de domination. «Anxiété, dépression, problèmes d’alimentation, toxicomanie, automutilation, idées suicidaires, décrochage scolaire, incapacité à travailler, problèmes relationnels et sexuels, a énuméré Mme Diaz. Une fois les agressions passées, elles essaient de les mettre de côté pour continuer à vivre. Mais les souvenirs finissent par remonter et c’est là que nos groupes de soutien sont nécessaires.»

Mme Diaz affirme que de tels actes peuvent se commettre dans n’importe quelle famille. «Il n’y a aucun profil type. Ça peut arriver dans des familles riches et éduquées, pauvres et peu scolarisées, où la mère est attentive, où les parents sont négligents», a souligné l’intervenante.

«Il serait temps pour une campagne de sensibilisation grand public du gouvernement au sujet des agressions sexuelles, a revendiqué Mme Duhamel. C’est un acte de domination, un problème de société.»

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