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Québec: un enfant de 3 ans avale du GHB

Étienne Fortin-Gauthier - La Presse Canadienne

MONTRÉAL – Le petit garçon de 3 ans qui a consommé de manière apparemment accidentelle du GHB, la «drogue du viol», dimanche soir à Québec, repose toujours à l’hôpital mais sa vie est hors de danger.

À leur arrivée dans une maison du quartier Val-Bélair, un peu après 18 h 30, les policiers ont retrouvé l’enfant inconscient et en difficulté respiratoire et les ambulanciers ont dû effectuer diverses manoeuvres pendant son transport au Centre hospitalier de l’Université Laval (CHUL).

La quantité de drogue ingérée par l’enfant demeure inconnue et il est impossible de savoir pour l’instant s’il aura des séquelles.

La tante du bambin a été arrêtée par les policiers pour possession de stupéfiants, car c’est à elle qu’appartenait la drogue. Le père de l’enfant, qui se trouvait également sur place, a aussi été arrêté.

Outre l’accusation liée aux stupéfiants, la dame pourrait aussi être accusée de négligence criminelle, tout comme le père, qui habitait chez sa soeur depuis environ huit mois.

L’enquête devra déterminer dans quelles circonstances l’enfant peut avoir ingéré le GHB, mais pour l’instant, la police estime que cela pourrait s’être produit de façon «accidentelle» puisqu’il semble que l’enfant aurait découvert par lui-même la substance qui traînait dans la maison.

GHB: une drogue sournoise

Même si le GHB est connu du grand public comme la drogue du viol, bon nombre de ses utilisateurs en font simplement usage à des fins «récréatives», fait remarquer Jessica Turmel, du Groupe de recherche et d’intervention psychosociale (GRIP).

La plupart du temps, les utilisateurs du GHB la consomment de leur plein gré et pas nécessairement dans un contexte festif, comme les raves, ajoute-t-elle.

«Le GHB ressemble beaucoup à l’alcool dans ses effets. La respiration et les battements du coeur vont diminuer, par exemple. Mais la grosse différence est que pour avoir des effets intenses, il ne faut que quelques gouttes de GHB, contrairement à une grande quantité d’alcool», a expliqué Mme Turmel, lors d’une entrevue avec La Presse Canadienne dimanche soir.

Selon Mme Turmel, une goutte de trop peut provoquer une surdose et même un décès. Elle ajoute que cette drogue est très accessible sur le marché car elle est facile à fabriquer et disponible à faible coût.

Le GHB est par ailleurs une drogue qui n’a pas de couleur, qui n’a pas d’odeur et qui n’a presque pas de goût. Il est donc facile de la méprendre pour un liquide qui n’aurait pas ses effets.

Le GRIP estime que davantage devrait être fait pour publiciser les effets et les risques liés à la consommation de telles drogues. L’organisme s’attriste aussi du peu de données accessibles pour connaître le profil complet de ses utilisateurs et leur nombre dans la population.

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