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Duffy fera-t-il devancer les élections?

Photo: Adrian Wyld/La Presse canadienne

OTTAWA – Le procès de l’ancien sénateur Mike Duffy en avril et en juin poussera-t-il les conservateurs à devancer les élections?

Alors que le Parti conservateur propose à ses sympathisants un calendrier pré-électoral en échange d’un don de 25 $, d’aucuns, même des conservateurs, se demandent si le compte à rebours sera plus court que prévu. En effet, le premier ministre pourrait tenter d’éviter les dommages potentiels du procès de l’ancien sénateur conservateur, qui a provoqué le scandale des dépenses du Sénat, une gênante épine dans le dossier Harper.

Le bureau du premier ministre affirme que la date de déclenchement des élections demeurera le 19 octobre 2015. Il faut dire que les élections à date fixe ont été implantées par le gouvernement Harper lui-même.

Mais l’histoire canadienne compte de nombreux exemples de déclenchement de campagnes à l’avance. En 1911, Wilfrid Laurier a devancé le scrutin à cause d’un débat sur les échanges commerciaux avec les États-Unis. Il a finalement cédé le pouvoir aux conservateurs de Robert Borden. M. Harper lui-même a déclenché des élections hâtives en 2008, affirmant que le Parlement était devenu trop dysfonctionnel et ne permettait pas au gouvernement minoritaire de remplir ses engagements. Cette fois, par contre, ils sont devenus majoritaires.

Malgré la supposée date fixe, la loi électorale canadienne n’empêche pas un premier ministre de demander au gouverneur général de dissoudre le gouvernement à l’avance.

Toutefois, il peut aussi prendre le pari d’attendre jusqu’à octobre 2015 en se croisant les doigts pour que la popularité du chef libéral Justin Trudeau s’affaisse – en aidant le destin un peu avec des attaques à son endroit.

L’ancien chef de cabinet de Jean Chrétien, Eddie Goldenberg, a donné son avis à La Presse Canadienne.

«L’analyse que tout premier ministre fera est: ‘Est-ce que j’ai de meilleures chances de gagner en avril qu’en mai ou en juin ou en octobre, et quelles sont les conséquences à briser ma propre loi? Est-ce que cela se retournera contre moi?’», a-t-il expliqué.

«Cela se retournerait probablement contre lui, parce qu’il détient une majorité.»

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