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Bolduc lie l'avenir des commissions aux élections

Photo: Jacques Boissinot/La Presse Canadienne

MONTRÉAL – Le ministre de l’Éducation, Yves Bolduc, a carrément lié, vendredi, l’avenir des commissions scolaires au taux de participation aux élections scolaires du 2 novembre prochain.

«À la lumière de la participation populaire, nous pourrons tirer des constats qui viendront alimenter la réflexion entreprise sur la gouvernance, le rôle et le mandat des commissaires scolaires», a d’abord déclaré le ministre Bolduc, qui participait à Montréal au lancement de la campagne électorale en compagnie de la présidente de la Fédération des commissions scolaires du Québec (FCSQ), Josée Bouchard.

Le taux moyen de participation au Québec s’élevait à 7,8 pour cent aux dernières élections scolaires, en 2007. Cependant, il se situait dans la fourchette des 4 à 5 pour cent dans les grands centres urbains.

Interrogé à la suite de son allocution sur le fait de lier le taux de participation à l’avenir des commissions scolaires, le ministre a été clair.

«À la fin, ça va devenir un critère pour le futur des commissions scolaires. Le message est très important: si vous croyez que les commissions scolaires sont importantes, on vous demande de l’exprimer en allant voter», a-t-il précisé, ajoutant qu’on allait «attendre le taux de votation et à ce moment-là, on prendra les décisions».

Josée Bouchard a reconnu qu’il s’agissait là d’une pression additionnelle pour ses membres, mais n’a pas semblé ébranlée outre mesure. «Nous sommes habitués de subir de la pression dans notre réseau», a-t-elle dit.

Elle s’est aussi montrée confiante de pouvoir rehausser le niveau de participation, tout en insistant sur le fait que personne ne s’attendait à une augmentation «exponentielle» des taux de participation.

«Ce que je comprends de notre ministre, c’est: vous n’irez pas en prison si vous ne triplez pas (le taux de participation) et on ne vous abolira pas seulement là-dessus. La légitimité ne se calcule pas seulement là-dessus», a-t-elle déclaré.

D’ailleurs, le ministre Bolduc lui-même s’est laissé toute la latitude possible dans l’interprétation de ses exigences en refusant de fixer un seuil minimum au taux de participation, se contentant d’indiquer qu’une remise en question serait inévitable advenant une participation décevante.

«Dans le cas où le taux serait très, très, très bas, on se posera des questions sur la volonté de la population», a-t-il dit.

Mme Bouchard n’a toutefois pas raté l’occasion de faire un petit rappel politique au passage.

«Aux dernières élections provinciales, la population a eu le choix d’abolir ou non les commissions scolaires. M. (François) Legault a fait cette proposition très clairement et la population n’a pas élu la CAQ», a-t-elle lancé aux journalistes, sachant fort bien que la remarque n’échapperait pas au ministre Bolduc assis à ses côtés.

Fait à noter, le porte-parole des élections scolaires, l’ex-ministre et ancien collègue d’Yves Bolduc dans le gouvernement Charest, Benoît Pelletier, s’est placé en porte-à-faux face à une éventuelle abolition des commissions scolaires. Il a dit qu’il fallait s’estimer «chanceux qu’il existe une démocratie scolaire au Québec».

«Je considère que c’est un acquis qu’on devrait protéger, qu’on devrait sauvegarder, qu’on devrait valoriser et qu’on devrait défendre dans l’avenir», a déclaré M. Pelletier, dans les minutes précédant l’allocution du ministre Bolduc.

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