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Manif contre le «pétrole bitumineux» à Sorel-Tracy

Rédaction - La Presse Canadienne

SOREL-TRACY, Qc – Écologistes, élus et citoyens ont participé, dimanche à Sorel-Tracy, en Montérégie, à une marche contre le pétrole provenant des sables bitumineux.

Le rassemblement était organisé par la «Ligue richeloise contre la tyrannie pétrolière». Les participants voulaient dénoncer ce qu’ils appellent «la transformation du fleuve Saint-Laurent en plaque tournante de l’exportation des sables bitumineux».

L’organisme a expliqué qu’après avoir construit l’installation nécessaire pour recevoir du pétrole par train à sa raffinerie montréalaise, la pétrolière Suncor transporte maintenant le brut de l’Ouest canadien jusqu’à Sorel-Tracy. Le pétrole est entreposé temporairement dans des réservoirs de l’entreprise Kildair. Il est ensuite transbordé deux fois par mois dans des navires pétroliers qui, après avoir traversé le lac Saint-Pierre, emmènent le pétrole aux États-Unis ou ailleurs dans le monde, en passant par le golfe du Saint-Laurent.

L’organisme souligne que Suncor et Kildair n’ont pas eu besoin de passer par le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) pour faire transiter le pétrole albertain par Sorel-Tracy. Il affirme de plus qu’en cas de déversement, le pétrole lourd issu des sables bitumineux serait encore plus dommageable pour le Saint-Laurent que le pétrole léger.

L’écologiste Steven Guilbeault, de l’organisation Équiterre, rappelle qu’un déversement de pétrole des sables bitumineux survenu au Michigan en 2010, dans une municipalité de 7400 habitants, a causé des dommages estimés à plus d’un milliard de dollars. Quatre ans après l’incident, l’entreprise n’a toujours pas réussi à nettoyer complètement le pétrole déversé.

Greenpeace soutient que de 20 à 30 pétroliers partiront de Sorel-Tracy chaque année, augmentant ainsi les risques de déversements dans le Saint-Laurent.

Les communautés locales affirment ne pas avoir été consultées relativement à ce projet et dénoncent l’absence de plan d’urgence contre un déversement dans la plupart des municipalités concernées, incluant à Sorel-Tracy.

Plusieurs élus ont participé au rassemblement de dimanche. Les péquistes Martine Ouellet, Stéphane Bergeron, André Villeneuve et Dave Turcotte voulaient ainsi «dire au gouvernement de prendre ses responsabilités».

«Le gouvernement libéral et le gouvernement fédéral doivent écouter les citoyens présents à cette manifestation. Le fleuve Saint-Laurent ne doit pas se transformer en autoroute pour l’exportation du pétrole de l’Ouest», a affirmé Martine Ouellet, porte-parole de l’opposition en matière de transports, dans une déclaration écrite.

«Il n’y a aucune retombée structurante et les Québécois doivent assumer tous les risques. De plus, le Québec ne dispose toujours pas des outils nécessaires pour intervenir efficacement en cas d’accident», a-t-elle ajouté.

La députée Manon Massé, de Québec solidaire, était aussi de la partie pour dénoncer le «transport massif de pétrole sale».

«Nous refusons que notre territoire soit réduit à une voie de passage pour le transport massif de pétrole qui met en danger notre joyau national, le fleuve St-Laurent. La situation actuelle de Sorel-Tracy est une caricature de l’avenir du Québec: tous les risques sont pour nous et tous les profits pour les grandes compagnies!», a-t-elle déclaré dans un communiqué.

Le Bloc québécois a également exprimé sa solidarité avec les manifestants.

«Le Lac Saint-Pierre est une réserve mondiale de la biosphère reconnue par l’UNESCO et nous sommes heureux de voir les gens se mobiliser pour le rappeler à Ottawa. Les gens se sont mobilisés à Cacouna et c’est ce que nous voyons encore aujourd’hui à Sorel-Tracy. Le Bloc québécois est là et nous allons amplifier la mobilisation partout au Québec», a affirmé le chef du parti, Mario Beaulieu, par communiqué.

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