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Première sortie des CF-18 canadiens en Irak

KOWEÏT, Koweït – Deux avions de chasse CF-18 ont participé jeudi à la première mission de combat canadienne en Irak, mais le mauvais temps à l’ouest de Bagdad les a empêchés de mener des frappes contre des positions du groupe armé État islamique (ÉI), a indiqué l’armée vendredi.

Un appareil CP-140 Aurora a aussi effectué une mission de surveillance dans le nord-ouest du pays, et l’avion de ravitaillement a alimenté en carburant des appareils de la coalition, a indiqué le colonel Daniel Constable, commandant de la force opérationnelle interarmées en Irak.

Les meurtres récents de deux militaires canadiens, à Saint-Jean-sur-Richelieu et à Ottawa, ont galvanisé les 600 militaires canadiens déployés au Koweït, a indiqué dans une entrevue téléphonique le colonel Constable, lui-même un pilote de chasse de carrière.

L’armée canadienne ne permet pas la présence de journalistes aux aérodromes, pour assurer la sécurité des hôtes koweïtiens.

En tout, six chasseurs CF-18, deux avions de reconnaissance CP-140 Aurora et un avion de ravitaillement en vol C-150 ont été déployés par le Canada dans des aérodromes koweïtiens non identifiés. Ils pourront participer à des missions de combat si certaines conditions sont réunies, notamment si les avions espions de la coalition et les militaires au sol ont pu identifier des cibles de l’ÉI — troupes, postes de commandement, véhicules ou pièces d’artillerie.

Les chasseurs canadiens recevront leurs ordres de mission du commandement de la coalition menée par les États-Unis, et pourraient se joindre à des appareils d’autres pays membres, dont le Royaume-Uni, l’Australie et plusieurs pays du golfe Persique.

Des missiles antiaériens

L’arsenal de l’ÉI est surtout composé d’équipement de fabrication américaine saisi par le groupe l’été dernier à l’armée irakienne en déroute. Selon des reportages récents, les frappes aériennes de la coalition pourraient bien faire face à une résistance antiaérienne des combattants de l’ÉI.

Des porte-parole américains, cités par le «New York Times» cette semaine, ont parlé de missiles à tête chercheuse thermique FN-6, de fabrication chinoise, qui pourraient compliquer les frappes de la coalition. On croit que ces armes avaient d’abord été fournies par le Qatar, et peut-être l’Arabie saoudite, à des rebelles syriens modérés, selon le «New York Times».

Ces missiles tirés à l’épaule constituent une menace sérieuse pour les appareils qui volent à basse altitude, comme les hélicoptères de combat. Le groupe armé ÉI aurait ainsi abattu un hélicoptère Apache de l’armée irakienne avec un de ces missiles antiaériens portables.

L’état-major canadien avait déjà évoqué cette menace antiaérienne par le passé, mais on avait alors expliqué que les CF-18 et les Aurora pouvaient voler hors de portée de ces missiles, connus sous le nom de «ManPAD».

Des experts s’inquiètent davantage des missiles SA-24, dernière génération d’une arme antiaérienne russe. Le gouvernement irakien a récemment acheté ce type de missiles à plus longue portée, qui peuvent aussi esquiver davantage les contre-mesures déployées par leurs cibles.

Le colonel Constable précise que les pilotes canadiens sont bien au fait de ces technologies et ne prennent aucun risque. «Si on sait où se trouvent (ces missiles), on peut les éviter — ou alors voler hors de leur portée.»

La participation canadienne à la coalition doit durer six mois, mais on s’attend à ce qu’elle soit prolongée au-delà de cette période. Toutes ces opérations sont menées dans un secret relatif, alors que les bases militaires des pays participants, leur ambassade et les institutions dans les pays du Golfe ont adopté des mesures de sécurité accrues, en cas d’actes de représailles de militants du groupe armé ÉI.

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