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Bolduc incarne la vision de l'éducation pour 2020

Photo: Archives Métro

QUÉBEC – Non seulement le ministre Yves Bolduc est confirmé dans ses fonctions, mais il incarnera la vision de l’éducation du gouvernement libéral pour 2020-2025.

C’est ce qu’a indiqué jeudi le premier ministre Philippe Couillard, qui a défendu son collègue, en plus de faire miroiter un nouveau plan pour le réseau à présenter au début de 2015.

M. Bolduc est une nouvelle fois la cible de vives critiques, depuis la présentation des offres patronales dans le secteur de l’éducation, dans le cadre du renouvellement de la convention collective des enseignants. Le gouvernement veut notamment hausser le nombre d’heures travaillées par semaine, de 32 à 35, sans augmentation de salaires, et surtout, il veut augmenter le nombre d’élèves par classe, ce qui a suscité un tollé des syndicats et de spécialistes du milieu.

La grogne s’est accentuée jeudi avec l’intervention de l’Alliance des professeurs de Montréal, qui demande la démission de M. Bolduc. Or bien au contraire, Philippe Couillard a réitéré sa confiance en lui, jeudi matin.

«M. Bolduc se dévoue à sa tâche avec beaucoup d’intensité», a-t-il plaidé au cours d’une conférence de presse à l’édifice Honoré-Mercier, à Québec.

«Il n’y a aucun plan pour un remaniement ministériel actuellement. On travaille avec notre équipe avec beaucoup d’intensité et cela inclut le ministre de l’Éducation», a-t-il ajouté.

Mais qui plus est, M. Couillard voit grand pour Yves Bolduc. Le premier ministre a parlé en des termes assez vagues d’un plan que son collègue va présenter au début de 2015. Ce sera la «vision» qu’a le gouvernement libéral de l’éducation pour 2020-2025, c’est-à-dire pourtant bien au-delà de son mandat dont l’échéance est prévue en 2018.

«Vous allez voir au début de 2015 le résultat de ce travail, parce qu’on ne l’a pas encore présenté _ et volontairement, on a pris plus de temps à réfléchir à l’éducation qu’à d’autres secteurs, parce que ce n’est pas un service public comme les autres. Yves Bolduc aura l’occasion, au nom du gouvernement et de notre caucus, de présenter notre vision de l’école de l’année 2020-2025, la salle de classe, l’école, comme étant le point central de notre système d’éducation, l’appareil administratif étant un soutient, et non pas le point central», a-t-il dit.

M. Couillard estime que son ministre réussira cette mission et qu’il sera le messager approprié pour présenter ce nouveau plan. «Je crois qu’il va faire du bon travail. Je suis encouragé par les travaux que je vois actuellement se dérouler. On arrive bientôt au point où on pourra expliquer à la population quelle est notre vision du système d’éducation», a-t-il dit.

Quant aux négociations qui viennent de s’amorcer sur une note plutôt âcre, M. Couillard soutient que la question du ratio d’élèves par classe doit être abordée comme base de négociations, et que l’impact sur la réussite scolaire ne se fera pas sentir.

«Dans certains milieux on peut augmenter le ratio sans impact sur la réussite, mais cela ne s’applique pas à tous les milieux», a-t-il déclaré, en ajoutant qu’il ne faut pas faire du «mur-à-mur» et qu’il faudra tenir compte des milieux socio-économiques défavorisés.

Le premier ministre s’est défendu de faire payer le prix de l’austérité aux élèves en difficulté ou de décourager les enseignants dont les syndicats réagissent avec colère à ces offres. «La façon dont nous abordons le système d’éducation n’est pas dans une logique budgétaire. Oui, bien sûr, l’éducation a dû faire sa part dans le redressement des finances publiques, mais c’est notre avenir du Québec, c’est le rêve de nos enfants, c’est différent des autres services publics. (…) Je veux envoyer un message d’espoir aux enseignants du Québec. Oui, les circonstances financières sont celles que nous connaissons, mais notre désir est de donner encore plus d’importance à leur salle de classe.»

De son côté, l’opposition officielle a déploré le maintien en poste d’Yves Bolduc. Dans un communiqué transmis jeudi, la porte-parole péquiste en éducation, Nicole Léger, soutient que le ministre a décidé de «mettre la hache» dans les services aux élèves et qu’il fait l’unanimité contre lui dans le milieu.

«À vrai dire, il n’y a qu’une personne au Québec qui n’a pas encore compris qu’Yves Bolduc n’est pas à sa place: le premier ministre Philippe Couillard», a déclaré Nicole Léger.

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