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L'inflation a ralenti à 2,0 pour cent en novembre

Photo: Getty Images/iStockphoto
Andy Blatchford - La Presse Canadienne

OTTAWA – L’importante chute des prix à la pompe de l’essence a contribué au ralentissement de l’inflation annuelle canadienne le mois dernier. Celle-ci s’est établie à 2,0 pour cent, contrebalancée par la hausse des coûts d’autres biens, a indiqué vendredi Statistique Canada.

Les prix ont progressé en novembre dans toutes les grandes catégories de l’indice des prix à la consommation par rapport à l’an dernier, sauf dans celui du transport — essentiellement en raison de la baisse marquée des prix de l’essence.

Les économistes s’attendaient pour leur part à une plus forte inflation annuelle de 2,2 pour cent, pour faire suite à la lecture de 2,4 pour cent du mois d’octobre.

Les prix de l’essence ont diminué de 5,9 pour cent le mois dernier par rapport à la même période l’an dernier, dans un contexte où le cours du pétrole brut reculait partout dans le monde, a noté l’agence fédérale. L’indice des prix de l’essence de Statistique Canada a cédé 7,5 pour cent en novembre, ce qui constitue son cinquième recul mensuel consécutif.

L’économiste en chef de la Banque de Montréal, Doug Porter, a écrit vendredi dans une note à ses clients que le recul des prix de l’essence de décembre, encore plus prononcé, tirera vraisemblablement l’inflation encore plus bas dans le prochain rapport mensuel.

L’inflation canadienne de novembre restait en outre toujours plus élevée d’environ 0,7 point de pourcentage par rapport à celle des États-Unis, qui se situait à 1,3 pour cent pour le mois dernier.

«Ce n’est pas une mauvaise chose lorsque la plupart du monde industrialisé est aux prises avec une inflation qui est trop faible pour être considérée comme rassurante», a écrit M. Porter.

«D’une certaine façon, le Canada se trouve pratiquement dans une situation idéale pour ce qui est de l’inflation — ni trop chaude, ni trop froide.»

Pour ce qui est des éléments précis, la hausse de prix la plus importante sur un an a été celle du gaz naturel, qui s’est chiffrée à 14,7 pour cent, tandis que celle de la viande a atteint 12,2 pour cent et celle des cigarettes, 11,4 pour cent.

À part l’essence, les produits qui ont connu les plus importantes baisses de prix ont été les voyages organisés (-10 pour cent), l’équipement vidéo (-9,3 pour cent) et l’équipement et les appareils informatiques (-4,2 pour cent).

Sur une base mensuelle désaisonnalisée, l’agence a noté que les prix à la consommation d’ensemble avaient cédé 0,2 pour cent en novembre, après avoir augmenté de 0,1 pour cent en octobre.

Les prix à la consommation ont progressé en novembre plus lentement sur une base annuelle dans toutes les provinces, sauf en Colombie-Britannique, où l’inflation a accéléré légèrement à 1,2 pour cent, par rapport à 1,1 pour cent en octobre.

L’Ontario a pour sa part affiché l’inflation la plus forte parmi toutes les provinces, soit 2,4 pour cent. L’inflation de l’Île-du-Prince-Édouard a été la plus faible, à 0,1 pour cent.

L’inflation de base, qui exclut les produits aux prix les plus volatils, comme les produits alimentaires et l’essence, a aussi ralenti en novembre à 2,1 pour cent, après s’est établie en octobre à 2,3 pour cent.

Les économistes s’attendaient en moyenne à ce que l’inflation de base avance à 2,4 pour cent.

Cette donnée est surveillée de près par la Banque du Canada, dont l’objectif est de la maintenir le plus près possible de sa cible idéale de deux pour cent. L’inflation de base aide aussi la banque centrale à prendre ses décisions au sujet de son taux d’intérêt directeur, qui est gelé à un pour cent depuis septembre 2010.

Dans sa plus récente annonce à ce sujet, plus tôt en décembre, la banque a reconnu que l’inflation s’était accentuée plus rapidement qu’elle ne l’avait prévu. Cependant, elle a attribué cette croissance à des «effets temporaires» comme la faiblesse du dollar canadien et les hausses de prix de certains secteurs à la consommation, comme les télécommunications et la viande.

«Le ralentissement des prix d’ensemble et de base a fourni un soutien à toute épreuve à la vision de la Banque du Canada voulant qu’une large partie des gains précédents de (l’indice des prix à la consommation) ne soit que ‘transitoire’», a observé M. Porter.

«La Banque du Canada a maintenant l’air bien à son affaire, avec une inflation de base et d’ensemble presque directement sur sa cible de deux pour cent.»

L’inflation de base a aussi été retenue par de plus faibles prix dans les catégories des vêtements et des chaussures, ainsi que dans celles des loisirs, de la formation et de la lecture, a précisé Statistique Canada.

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