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Le Canada est en guerre contre l'État islamique

OTTAWA – Le Canada est en guerre contre le groupe armé État islamique (ÉI) et fera tout ce qui est nécessaire pour éliminer la menace qu’il représente, a dit le premier ministre Stephen Harper, jeudi.

Ces commentaires ont été formulés alors que les militaires canadiens ont révélé avoir effectué un total de sept autres frappes en Irak au cours des dernières semaines.

La décision de prolonger la mission aérienne, qui doit se conclure en avril, n’a pas encore été prise, mais le premier ministre a dit que lorsque le moment viendra, l’un des critères sera «le type de risque qu’il représente pour notre pays».

Et M. Harper estime que le risque est significatif.

«Il s’agit d’un mouvement qui a déclaré la guerre au Canada spécifiquement et qui a montré qu’il avait (…) la capacité de mener des attaques sur notre sol», a-t-il ajouté lors d’un événement à Delta, en Colombie-Britannique, jeudi.

Son utilisation du mot «guerre» est importante parce qu’il entraîne des connotations juridiques spécifiques. Le gouvernement a généralement évité de s’en servir durant la longue mission contre les talibans en Afghanistan. Le mot n’apparaît pas dans la motion parlementaire qui a autorisé la mission en Irak.

Le fait de souligner que la campagne contre les extrémistes en Irak est une «guerre» établit et renforce les responsabilités du Canada en vertu du droit international, particulièrement en ce qui a trait au traitement des prisonniers et à la protection des populations civiles.

Les États-Unis ont annoncé cette semaine qu’ils révisaient les données au sujet de deux bombardements de la coalition internationale contre le groupe ÉI — un en Irak et l’autre en Syrie — après des informations voulant que des civils aient pu être tués.

Le Commandement central américain, qui supervise les opérations de la coalition contre le groupe extrémiste, affirme qu’il enquête sur ces attaques et analyse les résultats de trois autres missions pour voir si des examens plus approfondis sont requis.

Depuis que le Canada s’est joint aux opérations de bombardement à la fin du mois d’octobre, les responsables militaires canadiens ont déclaré être persuadés qu’aucun civil n’a été blessé ou tué par les missions des CF-18.

Le brigadier-général Dan Constable, commandant canadien de la force opérationnelle, a dit jeudi que les missions canadiennes ne faisaient pas partie des enquêtes.

«D’après ce que je sais, il n’y a pas eu de rapports de victimes civiles lors de nos frappes», a-t-il dit.

Le département américain de la Défense avait adopté un discours similaire jusqu’à tout récemment, mais il a admis qu’il examinait les allégations voulant que 18 personnes innocentes aient été tuées ou blessées lors d’attaques qui visaient des combattants du groupe armé État islamique.

La plupart de ces allégations réfèrent aux missions en Syrie. Les avions canadiens ne participent pas aux frappes dans ce pays.

En date de mercredi, les chasseurs canadiens avaient effectué 200 sorties en soutien à la campagne aérienne pour déloger les combattants de l’État islamique des territoires qu’ils ont saisis l’été dernier.

Un expert américain en matière de défense à Washington affirme que le fait de limiter les pertes de civils est important, mais que les États-Unis ne doivent pas laisser cette crainte paralyser la campagne aérienne, car ils font face à un ennemi qui se sert délibérément des civils comme boucliers humains et tente exploiter à son avantage l’intégrité des pays occidentaux.

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