Soutenez

Appel à l’action à Montréal pour libérer le blogueur saoudien Raif Badawi

Photo: Métro

«Je suis Raif», pouvait-on lire sur plusieurs pancartes devant le Complexe Guy-Favreau mardi midi.

La centaine de personnes présentes à la vigile en solidarité avec le blogueur saoudien Raif Badawi ont appelé le gouvernement provincial, le gouvernement fédéral et la population à se mobiliser pour lui venir en aide.

M. Badawi a été condamné en Arabie Saoudite à 1000 coups de fouets, 10 ans de prison et plus de 250 000$ d’amendes pour avoir ouvert un site web de discussion remettant en question les politiques de son gouvernement. Il a reçu ses 50 premiers coups de fouets vendredi dernier.

Ensaf Haidar, la femme de M. Badawi réfugiée à Sherbrooke avec ses enfants, était présente à la manifestation. «J’apprécie que la communauté se mobilise et j’espère que la 32e année de mon mari sera celle de sa libération», a déclaré Mme Haidar avec beaucoup d’émotion par le biais d’un interprète, en ce jour d’anniversaire de M. Badawi.

Amnistie internationale Canada, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et les députés Amir Khadir, de Québec solidaire, Carole Poirier, du Parti Québécois et Hélène Laverdière, du Nouveau Parti Démocratique, ont dénoncé plus tôt en journée «le silence» des gouvernements du pays.

Les ministres conservateurs étaient restés muets sur la question jusqu’à récemment, laissant à l’ambassadeur canadien pour la liberté de religion, M. Andrew Bennett, le soin de dénoncer le traitement réservé au blogueur.

«Nous demandons une condamnation ferme de la plus haute autorité du pays, a exprimé Anne Sainte-Marie, porte-parole d’Amnistie internationale Canada. Nous réclamons la libération immédiate de M. Badawi afin que les prochains coups de fouets, prévus vendredi, ne soient pas donnés. Nous demandons aussi la réunification de la famille.»

«Son crime, c’est de s’être armé d’une plume, comme Charlie Hebdo, et d’avoir invité ses concitoyens à de l’ouverture envers les autres religions.» – Amir Khadir, député de Québec solidaire

M. Khadir a de plus souligné que le premier ministre Philippe Couillard, qui a déjà travaillé en Arabie Saoudite, devrait user de ses contacts pour influencer la situation.

Le ministre du Développement international Christian Paradis a finalement signifié que le gouvernement allait continuer de mettre de la pression sur le gouvernement saoudien, mais que leurs efforts n’avaient pas une portée optimale puisque M. Badawi n’est pas citoyen canadien.

«Il faut accentuer les démarches auprès des autorités saoudiennes, a de son côté dit Christine St-Pierre, ministre des Relations internationales du Québec à Métro, affirmant son intention de communiquer avec le ministre John Baird, ministre des Affaires étrangères du Canada, sur cette question. C’est un cas flagrant d’atteinte à la liberté d’expression.»

Amnistie International invite les citoyens à signer leur pétition en ligne et à contacter leurs députés à ce sujet. Chaque minute compte, ont estimé les proches et défenseurs de M. Badawi, qui sont inquiets pour sa santé et sa survie s’il continue de recevoir ces coups de fouets.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.