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Tirs échangés entre l'ÉI et les forces canadiennes

Sean Kilpatrick / La Presse Canadienne Photo: Sean Kilpatrick

OTTAWA – Deux nouveaux échanges de coups de feu entre les forces spéciales de l’armée canadienne et les combattants du groupe armé État islamique (ÉI) ont eu lieu la semaine dernière en Irak.

Le capitaine de la Marine Paul Forget a révélé lundi que les troupes d’élite avaient essuyé des tirs directs à deux reprises au cours derniers jours pendant des patrouilles sur des lignes de front situées près d’Irbil. Les troupes canadiennes y sont présentes à titre de conseillers stratégiques en appui aux combattants kurdes.

Le capitaine Forget a déclaré que dans les deux cas, les troupes canadiennes avaient riposté et «neutralisé» les menaces. «Nous avons agi par légitime défense», a-t-il précisé lundi au cours d’une séance hebdomadaire d’informations techniques au quartier général de la Défense nationale, à Ottawa.

Ces combats s’ajoutent à celui décrit la semaine dernière par le commandant des Forces d’opérations spéciales du Canada, le brigadier-général Michael Rouleau. En reconnaissant l’existence de ce type d’opération militaire généralement tenues secrètes, Michael Rouleau a déclenché des débats houleux au Parlement.

Ceux-ci risquent de reprendre en force. Les néo-démocrates ont demandé lundi au président des Communes de tenir un débat d’urgence sur «l’expansion croissante de la mission» du Canada en Irak.

Durant la période de questions, les chefs libéral et néo-démocrate Justin Trudeau et Thomas Mulcair ont accusé le gouvernement d’avoir trompé la population quand il a promis que les soldats canadiens ne s’engageraient pas dans des combats terrestres. «Combien d’échanges de tirs, combien de frappes aériennes et combien de cibles peintes au sol par nos soldats seront nécessaires pour que le premier ministre et son ministre admettent que nos troupes sont dans une mission de combat?», a demandé M. Mulcair.

Comme le brigadier-général Rouleau avant lui, le capitaine Paul Forget a insisté lundi sur le fait que la nature des opérations canadiennes «évolue». Les formateurs des forces spéciales canadiennes se rendent maintenant sur le front pour superviser les Irakiens qui mettent en pratique leurs nouveaux apprentissages.

Le même jour, le ministre de la Défense Rob Nicholson a souligné au cours de la période de questions aux Communes que les troupes canadiennes ne pouvaient faire leur travail sans «accompagner» les soldats irakiens sur le terrain. Une explication qui contredit une déclaration de Stephen Harper. Le premier ministre avait en effet affirmé l’automne dernier au Parlement que le rôle des forces spéciales était «de conseiller et d’assister. Pas d’accompagner».

L’accompagnement au front a été utilisé au cours de la mission canadienne de formation en Afghanistan, où il a causé des pertes humaines. D’ailleurs, au moment de déployer les forces spéciales en Irak, autant le gouvernement conservateur que les Forces armées avaient rejeté l’idée d’y recourir de nouveau.

M. Forget a assuré que, malgré les échanges de tirs, le niveau de risque pour les formateurs canadiens demeurait bas. Il n’a toutefois pas pu dire si les troupes passaient plus de temps sur le front depuis que l’armée irakienne organise une offensive en vue de regagner du territoire. Le groupe ÉI contrôle actuellement une vaste région dans le nord et l’ouest du pays.

Le capitaine Forget a aussi affirmé lundi que les CF-18 avaient mené 12 frappes aériennes supplémentaires en appui à l’armée irakienne, qui se prépare à libérer Mossoul, la deuxième plus grande ville du pays. Les Irakiens mènent aussi une offensive localisée dans la région voisine de Tal Afar, pour tenter de démanteler les filières d’approvisionnement extrémistes en provenance de la Syrie.

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