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Le passé refait surface au premier débat du PQ

Photo: Yves Provencher/Métro

Si quatre des candidats à la chefferie du Parti québécois (PQ) se sont réclamés hier de l’héritage social-démocrate de la formation, l’auto-proclamé «cinquième candidat» Pierre Céré a rappelé à ses adversaires que le parti avait lui-même oublié ses racines dans les dernières années.

Le militant Pierre Céré et les députés Alexandre Cloutier, Martine Ouellet, Bernard Drainville et Pierre Karl Péladeau – ce dernier par vidéoconférence à partir de Baie-Comeau – croisaient le fer pour la première fois hier à l’Université de Montréal, devant près de 700 étudiants.

Au cours de l’exercice somme toute cordial, le progressiste Pierre Céré a effectué les sorties les plus cinglantes à propos des «dérives» qui ont éloigné le PQ de son héritage, notamment lors de ses 18 mois au pouvoir de 2012 à 2014.

«À chaque fois qu’on prend le pouvoir […], on ne fait rien», a lancé M. Céré, rappelant que le gouvernement Marois avait entre autres coupé dans l’aide sociale, écarté la gratuité scolaire et abandonné son projet de réforme de la loi antibriseur de grève. «[La défaite du] 7 avril n’est pas un accident de parcours, a-t-il laissé tomber. On a un vote déclinant, on a pris le pouvoir en 2012 avec moins de votes qu’en 2008… On ne peut pas s’épargner la radiographie et le débat sur ces questions-là.»

Les candidats se sont néanmoins chacun leur tour posés comme des défenseurs de la social-démocratie. Martine Ouellet a misé à plusieurs reprises sur l’électrification des transports et le développement économique intelligent, Bernard Drainville a parlé de repousser le déficit zéro afin de préserver le modèle québécois, Alexandre Cloutier a évoqué l’idée de taxer les banques afin de financer l’accès aux études, et Pierre Karl Péladeau a salué le rôle historique des syndicats dans l’affirmation du Québec et la fondation du PQ.

À ce sujet, Alexandre Cloutier, le plus chaudement applaudi des candidats tout au long du débat, a décoché une flèche vers PKP, demandant au principal intéressé s’il endossait toujours une lettre qu’il a écrite en 2010 où il dénonçait la trop grande place des syndicats au Québec. «Tu remettais en cause les cotisations obligatoires syndicales […] tu remettais aussi en cause la formule Rand et tu n’as pas plaidé non plus pour la modernisation de la loi anti-scab. Comme ce sont toutes des mesures que le PQ et René Lévesque ont mis en oeuvre, et que tu souhaites diriger le Parti québécois, j’aimerais savoir si ta pensée a évolué?» a demandé le député de Lac-Saint-Jean.

«Lorsque j’ai écrit ce texte-là, j’étais dans une situation bien différente», a répliqué M. Péladeau. L’actionnaire de contrôle de Québecor est toutefois demeuré avare de détails sur sa vision actuelle des relations de travail, préférant parler de création d’entreprises.

Le député de Marie-Victorin Bernard Drainville a tenté, lui, d’amener M. Péladeau à préciser sa pensée au sujet de la souveraineté. «Es-tu d’accord pour utiliser les ressources de l’État […] pour préparer le Québec [à un référendum]?» s’est interrogé M. Drainville. L’actuel favori dans la course est encore une fois resté évasif, si ce n’est qu’il a affirmé vouloir prouver «qu’un Québec indépendant doit être un Québec plus riche».

Martine Ouellet a peut-être été la plus virulente dans sa critique de Pierre Karl Péladeau. Elle a répété maintes fois qu’elle ne croyait pas aux sauveurs, une allusion à peine voilée à l’actuel meneur dans les sondages. «Il n’a pas vraiment répondu aux questions, donc moi je suis restée sur ma faim, a-t-elle dit en point de presse au terme du débat. On a déjà essayé [des sauveurs] au Parti québécois, et ça n’a pas été très gagnant.»

Prochains débats

Le PQ doit bientôt statuer sur le nombre de débats officiels à tenir durant la course.

La majorité des candidats évoquent le nombre de cinq débats, pour pouvoir en tenir dans différentes régions du Québec.

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