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Craintes par rapport aux coupes dans les services de prévention du suicide

Photo: Archives Métro

L’Association québécoise de prévention du suicide (AQPS) craint que les services aux plus vulnérables ne puissent être offerts adéquatement en cette période de restrictions budgétaires.

L’organisme présentait jeudi matin les plus récentes statistiques concernant le suicide au Québec, à l’occasion de la Semaine nationale de prévention du suicide qui aura lieu du 1er au 7 février. Le nombre de suicides stagne autour de 1100 par année depuis au moins cinq ans. Le taux pour 2012 est de 13,3 par 100 000 habitants. À titre comparatif, ce taux était de 17,0 en 1981 et il est monté jusqu’à 22,2 en 1999.

Les gains réalisés sont toutefois trop timides et fragiles, selon l’AQPS, qui craint même un renversement de la tendance.

«En période de restrictions budgétaires, notre inquiétude est relative à l’offre de services aux personnes dans le besoin, a signifié Jérôme Gaudreault, directeur général de l’AQPS. Nous nous inquiétons aussi de ce qui arrivera aux membres du personnel d’aide dans les milieux communautaire et de la santé, qui subit de plus en plus de pression. Ils peuvent vivre aussi de la détresse.»

Les demandes d’aide seraient d’ailleurs en hausse dans le milieu communautaire. «Le nombre d’appels qu’on reçoit depuis trois ou quatre ans est en augmentation constante, a souligné Fabienne Audette, directrice générale de Suicide Action Montréal. Les montants qu’on reçoit ne sont pas à la hauteur des besoins. En plus, on est très craintifs de perdre du financement.»

L’AQPS réclame que le gouvernement fasse de cet enjeu une priorité de santé publique. «On pourrait faire des gains comme au début des années 2000 quand la stratégie nationale de prévention du suicide a été mise en place, a plaidé M. Gaudreault. Malheureusement, elle a cessé en 2003 et il n’y a pas eu de nouveau plan d’action.»

Faits saillants
Selon le rapport «La mortalité par suicide au Québec: 1981 à 2012» présenté jeudi :

  • Le suicide a causé 2,5 fois plus de morts que les accidents de la route en 2012.
  • Plus des trois-quarts des personnes qui se sont suicidées en 2012 sont des hommes.
  • Le groupe d’âge le plus touché est le 50 à 64 ans.
  • Les régions de Montréal et de la Montérégie sont moins affectées par ce problème que le reste du Québec.

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