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Nouvelles contestations des constats sur Keystone

Danny Johnston / The Associated Press Photo: Danny Johnston

WASHINGTON – L’ambassadeur du Canada à Washington aime dire à la blague qu’il garde toujours dans une poche de son manteau un exemplaire du rapport du département d’État sur le projet d’oléoduc canadien Keystone XL.

Cela démontre à quel point le document est crucial pour l’avenir du projet d’oléoduc devant transporter du pétrole des sables bitumineux albertains vers les raffineries du golfe du Mexique. Ses promoteurs, que ce soit l’ambassadeur Gary Doer, des membres du cabinet Harper, des acteurs de l’industrie ou des législateurs propétrole, ont cité à répétition le rapport dans les discussions.

La conclusion de base du document est devenue leur leitmotiv: puisque la production pétrolière canadienne est appelée à continuer à croître, il vaut mieux construire un oléoduc, qui est plus propre et sécuritaire que le transport par rail.

Néanmoins, le rapport est désormais l’objet de tirs amis.

Le président Barack Obama tend à faire fi de la conclusion selon laquelle le pétrole transitant par cet oléoduc serait probablement utilisé en sol américain. M. Obama décrit généralement le projet de TransCanada (TSX:TRP) comme une voie d’exportation passant par les États-Unis.

Un constat encore plus marquant du rapport est désormais contesté dans les rangs de l’administration Obama. L’Agence de protection environnementale (EPA) a remis en doute la perspective de l’expansion des sables bitumineux. L’agence estime que l’analyse du département d’État est dépassée, puisque le prix du pétrole a chuté depuis le dépôt du rapport l’an dernier.

«Il est important de revoir ces conclusions, dit une lettre de l’EPA envoyée cette semaine au département d’État et dévoilée mercredi. Étant donné les récents déclins importants dans les prix du pétrole et l’incertitude des projections, le scénario additionnel de bas prix compris dans (le rapport du département d’État) devrait faire l’objet d’une attention supplémentaire durant la prise de décision, en raison des implications potentielles des prix plus bas du pétrole sur les impacts du projet, particulièrement les émissions de gaz à effet de serre.»

Le rapport du département d’État avait conclu que le secteur des sables bitumineux canadien continuerait de croître à un rythme constant, à moins que les prix du pétrole à long terme ne chutent sous les 65 $ à 75 $ et qu’aucun autre pipeline ne soit construit.

Un an plus tard, le pétrole se situe aux environs de 50 $ le baril et aucun autre pipeline n’a été construit.

Le département d’État en est aux dernières étapes de la préparation de son examen du projet longuement attendu, et recueille des avis d’autres agences, incluant l’EPA.

Il fera bientôt une recommandation au président, qui doit prendre la décision finale.

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