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Salaires des élus: la CAQ n'est pas pressée

Photo: Archives Métro

QUÉBEC – François Legault plaide pour l’abolition immédiate des primes de transition mais s’oppose à une augmentation de salaire des élus de l’Assemblée nationale dans le présent mandat.

En campagne mardi à Sorel-Tracy en prévision de l’élection complémentaire du 9 mars, le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ) a accueilli avec prudence la volonté du gouvernement libéral de proposer une réforme de la rémunération des députés d’ici la fin de la session en juin.

La réforme proposée par le gouvernement Couillard aurait pour effet d’abolir les indemnités de transition des députés qui quittent en cours de mandat _ à l’exception des départs pour des raisons de santé ou familiales.

En revanche, la rémunération des députés ferait un bond substantiel, variant de 14 à 30 pour cent.

En point de presse aux côtés de son candidat, Jean-Bernard Émond, M. Legault a dit être prêt à collaborer avec le gouvernement pour l’abolition immédiate des primes de transition _ comme celle d’environ 150 000 $ empochée par le démissionnaire Yves Bolduc _ et pour rajuster le taux de contribution des élus à leur régime de retraite à 50 pour cent (il est actuellement de 21 pour cent).

Mais en ce qui concerne les salaires, aucune augmentation ne devrait s’appliquer dans le présent mandat, estime le chef caquiste.

Au moment où des sacrifices sont exigés de l’ensemble des citoyens, les élus de la présente législature enverraient un bien mauvais signal en s’attribuant des augmentations de salaire, croit M. Legault.

«Nous on a toujours été clairs: il ne devrait pas y avoir d’augmentation de salaire avant la prochaine législature, en guise de respect pour les sacrifices que l’on demande à la population. Ça ne veut pas dire que les députés ne mériteraient pas une augmentation de salaire, mais on doit donner l’exemple», a déclaré le leader de la CAQ.

«Il faut être cohérent, on est ouvert à ce qu’il y ait des augmentations de salaire, mais ça devrait (s’appliquer) à la prochaine législature», a-t-il ajouté.

Lundi, encore outrée par la décision d’Yves Bolduc de quitter ses fonctions avec une prime en poche, l’opposition péquiste a annoncé son intention de présenter sous peu un projet de loi pour abolir l’indemnité de transition pour les élus démissionnant en cours de mandat.

Minoritaire, le Parti québécois au pouvoir avait présenté un projet de loi en ce sens en 2013, mais l’opposition libérale s’y était objectée.

M. Legault a toutefois fait remarquer que le PQ, avec l’appui de la CAQ, aurait très bien pu aller de l’avant.

«On était une majorité de députés, le PQ et la CAQ ensemble, a rappelé M. Legault. Ils peuvent bien au PQ dire aujourd’hui qu’ils ne sont plus d’accord (avec les primes), ils avaient la chance de les abolir en 2013 et ne l’ont pas fait.»

Piloté par le ministre responsable de la Réforme des institutions démocratiques, Jean-Marc Fournier, le projet de loi sur la rémunération des élus s’inspirera du rapport de l’ex-juge de la Cour suprême du Canada, Claire L’Heureux-Dubé, déposé en novembre 2013.

Le rapport recommandait d’augmenter le salaire annuel des députés de 118 686 $ à 136 010 $; celui des ministres de 154 326 $ à 217 616 $ et les émoluments du premier ministre de 196 808 $ à 272 020 $.

En principe, l’opération se ferait à coût nul en raison des changements apportés aux indemnités combinés à la révision du régime de retraite.

Au sujet des retraites, le rapport L’Heureux-Dubé proposait de hausser de 21 pour cent à 41 pour cent la cotisation des élus. Les parlementaires, sous l’impulsion de la CAQ, ont cependant adopté l’automne dernier une motion en faveur d’un partage à parts égales (50-50) des coûts annuels du régime, soit le même niveau de contribution que celui imposé par le gouvernement aux employés municipaux.

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