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La pression monte à huit mois de la Conférence sur le climat

L’ambassadeur de France au Canada met la pression sur Ottawa à 250 jours de la Conférence sur le climat.

En début de semaine, le gouvernement Harper a indiqué qu’il reportait le dépôt de ses cibles de réduction des gaz à effet de serre en prévision de la Conférence Paris-Climat 2015 qui doit se tenir en décembre. Les pays étaient invités à la déposer d’ici le 31 mars.

L’Europe, les États-Unis et le Mexique ont déjà déposé leurs cibles. La Chine et l’Inde feront de même bientôt. «Le Canada a quitté Kyoto après la conférence de Copenhague, je formule le vœu que le Canada réintègre la table à Paris», a déclaré jeudi le nouvel ambassadeur de France au Canada, Nicolas Chapuis, dans le cadre d’une conférence du Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM).

Ce dernier a ajouté par la suite qu’il avait bon espoir que le Canada se positionne d’ici le Sommet du G7, le 6 juin. Selon le mécanisme fédéral canadien, l’environnement est une compétence conjointe entre Ottawa et les provinces qui doivent d’abord se réunir avant que le fédéral ne se positionne.

M. Chapuis a répété que les sommes à investir pour limiter la hausse des températures sont de 100G$ par an à partir de 2020 jusqu’à ce que la température soit contrôlée. «Ne pas agir coûte infiniment plus cher, on est dans un rapport de 1 à 100», a-t-il déclaré en ajoutant que le sommet de Paris serait l’occasion pour faire la promotion des technologies vertes.

Si l’idée de freiner le réchauffement climatique est généralement bien reçue, plusieurs voix s’élèvent sur les façons d’y arriver. Notamment le fait d’opter pour l’économie verte, une avenue pourtant soutenue par plusieurs groupes environnementalistes.

«Le problème avec l’économie verte telle qu’elle est conçue, c’est qu’au lieu de règlementer on demande au Marché et aux entreprises d’être les agents de transformation. Pourtant, c’est le marché basé sur la croissance à tout prix qui est à la source du problème environnemental. On n’éteint pas un feu en jetant de l’essence dessus», clame Agusti Nicolau, géographe et responsable des activités publiques de l’organisme Justice et foi.

Son organisme tiendra le 18 avril un colloque intitulé Économie verte: pièges et alternatives. Il sera notamment question de la Bourse du carbone, un système de négociation et d’échange de droits de polluer qui ne remplit pas ses promesses, ni au Nord, ni au Sud, selon M. Nicolau.

Les pourfendeurs de l’économie verte dénoncent aussi le fait de donner une valeur marchande à la nature, comme lorsqu’on mesure financièrement l’apport des insectes pollinisateurs à l’agriculture. «Ça peut avoir un aspect pédagogique. Le problème, c’est qu’on passe ensuite de la valeur monétaire de la nature à sa valeur marchande et que les biens publics comme l’air ou l’eau finissent par être privatisés», ajoute M. Nicolau. La Nature ne serait alors protégée que si cela s’avère payant.

Tant qu’on ne remettra pas en cause le modèle économique basé sur la croissance, on ne fera que retarder le moment ou l’on atteindra le bord du précipice», prédit t-il.

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