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L'armée peine à embaucher en santé mentale

Environ 45 % des jeunes hébergés par le CJM-IU sont atteints de troubles de santé mentale ou en donnent l’impression, d’après une étude réalisée en 2007. Photo: Métro

OTTAWA – L’armée canadienne a eu du mal à recruter de nouveaux psychiatres, psychologues et travailleurs sociaux parce que l’échelle salariale du gouvernement n’était pas assez élevée dans certaines parties du pays, révèlent des documents internes.

Une note d’information préparée pour l’ancien ministre de la Défense Rob Nicholson au faîte de la crise des suicides au sein de l’armée, l’an dernier, démontre que la défense s’est démenée pour remplir des dizaines de postes vacants en santé mentale.

Selon des informations publiées par les Forces armées canadiennes plus tôt cette année, il y a eu 19 suicides dans les rangs de l’armée en 2014.

En 2002, après que le pays est entré dans la guerre en Afghanistan, l’armée s’est fixé l’objectif d’avoir 454 employés en uniforme, civils ou pigistes pour traiter les soldats aux prises avec des problèmes de dépendance, de dépression, de stress post-traumatique ou autres.

Ce quota n’est toujours pas atteint.

En février 2015, il y avait 434 professionnels en santé mentale. Les responsables de la défense affirment que ce manque est représentatif des postes à combler dans toutes les organisations.

Le document obtenu démontre toutefois que la recherche de candidats se trouvait enlisée pour des questions de rémunération et une pénurie générale de professionnels en santé mentale.

«Nonobstant le fait que nous offrons le maximum de l’échelle salariale dans chacune des catégories cliniques, quelques candidats potentiels refusent les offres parce que nos salaires ne sont pas compétitifs dans le marché local», indiqué une note d’information datée du 18 février 2014 qu’a obtenue La Presse Canadienne en vertu de la Loi sur l’accès à l’information.

Le ministère de la Défense nationale n’a pas voulu préciser quels marchés étaient les plus problématique et une porte-parole a même minimisé le problème.

«Le ministère de la Défense nationale et les Forces armées canadiennes sont des employeurs très compétitifs, qui offrent tous deux un excellent salaire et des régimes d’avantages sociaux à leurs employés et leurs membres», a affirmé Maureen Lamothe du département des affaires judiciaires du ministère.

«Il est vrai que certains marchés ont rencontré des défis divers pour attirer des professionnels de la santé mentale, les raisons expliquant ces défis dans plusieurs de nos succursales varient. Ce peut être la disponibilité de cliniciens locaux prêts à abandonner leurs cliniques pour se joindre à notre équipe, ou le fait que certains ne sont pas prêts à être relocalisés ou à voyager en région plus isolée.»

Ce dernier frein a toutefois été réglé rapidement par les responsables, qui ont offert des primes d’éloignement allant jusqu’à 40 000 $.

Lorsque l’armée a fait face à des pénuries de professionnels par le passé, il a toujours proposé des primes. On ignore pourquoi cette fois le gouvernement n’a pas augmenté les salaires proposés, du moins pour les postes dans l’armée et le service public.

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