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Les sables bitumineux hypothèquent le Canada, selon une étude

Si rien n’est fait d’ici 2020, les émissions de gaz à effet de serre(GES) de l’Alberta équivaudront aux émissions cumulées du Québec de l’Ontario et de la Colombie-Britannique.

C’est du moins ce que clame une étude de Greenpeace publiée jeudi en se basant sur les plus récentes données d’Environnement Canada et les objectifs de production de pétrole issus des sables bitumineux de l’Alberta.

Pour atteindre ses objectifs de réduction des GES, il faudrait que les autres provinces réduisent leurs émissions de 30% d’ici 5 ans. «En d’autres termes, une province comptant uniquement 11% de la population et misant sur une industrie dont les revenus ne représentent que 2% du PIB canadien atteindrait à elle seule les émissions de GES équivalent à 93% des émissions du reste du pays. Ce scénario est clairement inéquitable», clament les auteurs de l’étude qui appellent le gouvernement à mettre un frein à la croissance des sables bitumineux.

Ce rapport sort à quatre jours de la rencontre des provinces qui se réunissent à Québec pour établir ensemble une stratégie énergétique qui sera présentée d’ici au Sommet sur le climat de Paris en décembre. Le Canada est l’un des rares pays industrialisés à ne pas avoir encore présenté de nouvelles cibles de réduction des GES.

Les groupes écologistes pressent leurs différents paliers de gouvernements respectifs d’adopter des stratégies de réduction de l’usage des énergies fossiles. Le Québec est lui aussi visé. «Tout se passe comme si Québec se préparait fébrilement à sauter à pieds joints dans les barils de pétrole made in Québec alors que tous les scientifiques indiquent qu’il faut en sortir au plus vite si on veut éviter de très grands dérèglements climatiques», déclare de son côté Alain Brunel, directeur climat-énergie à l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique.

À la lecture des Évaluations environnementales stratégiques (ÉES) sur les hydrocarbures, rendues publiques par le gouvernement, M. Brunel craint même que l’exploitation du gaz de schiste revienne à l’avant-plan, malgré les risques pour l’environnement.

Samedi, plus groupes écologistes, étudiants et autochtones défileront à Québec dans le cadre de la Marche Action-Climat. Même les principales Églises canadiennes demanderont la semaine prochaine un plan de sortie du Canada de sa dépendance aux hydrocarbures.

 

 

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