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Phoque gris: le commerce pourrait être rétabli

HALIFAX – Le ministère des Pêches et des Océans du Canada pourrait songer à rétablir le commerce de produits du phoque gris — incluant la vente controversée du pénis de l’animal.

Selon un fervent défenseur de la chasse aux phoques, le ministère examinerait une proposition élaborée par l’Institut de la fourrure du Canada (IFC) qui vise à éliminer 140 000 membres de l’espèce en cinq ans dans le golfe du Saint-Laurent — soit 70 pour cent de la population de phoque gris dans cette région.

Les pêcheurs se plaignent depuis longtemps de la présence accrue des phoques, qui nuisent à leurs prises de poissons.

L’IFC estime que cet abattage massif permettrait au pays de vendre plusieurs produits à de nouveaux marchés.

Par exemple, le pénis des blanchons et des phoques adultes peut être utilisé par les acheteurs — surtout chinois — comme des «stimulants sexuels». Ces parties du corps de l’animal servent aussi à préparer des boissons énergétiques pour des athlètes.

La vente de pénis de phoques est jugée «cruelle» par plusieurs organismes pour la protection des animaux. À la fin des années 1990, le Fonds international pour la protection des animaux avait intenté une poursuite contre le ministère pour contester ce commerce.

À l’époque, ces produits se vendaient 650 $ chacun. Leur vente avait diminué considérablement après la mise en marché du Viagra, mais il existe tout de même encore des acheteurs.

«Un marché spécialisé au sein d’une population mondiale est bien suffisant», a remarqué Dion Dakins, l’un des auteurs de l’étude de l’IFC et président-directeur général de l’entreprise terre-neuvienne Carino Processing — le plus grand fabricant de produits de phoque au monde.

M. Dakins croit qu’aucune partie du corps du phoque ne devrait être gaspillée.

«La proposition offre une solution pour utiliser 100 pour cent des organes de l’animal — génitaux ou non génitaux — qui ont une valeur marchande», a-t-il précisé, ajoutant que les phoques n’étaient pas chassés seulement pour leur pénis.

Le ministère n’a pas voulu accorder d’entrevue à La Presse Canadienne, mais dans un courriel, on indique que le rapport a été pris en considération.

«Un rapport comme celui de (l’Institut de la fourrure du Canada) servira à informer le gouvernement lorsqu’il considérera toutes ses options quant à la gestion de la population de phoques — avec comme objectif d’encourager une industrie viable et autosuffisante», a écrit le ministère.

L’IFC propose de déployer cinq bateaux de pêche avec 40 chasseurs à bord qui travailleraient pendant neuf mois de l’année. Ils s’armeraient de fusils semi-automatiques munis d’un silencieux — ce qui nécessiterait d’ailleurs un changement législatif puisque de tels fusils sont interdits au Canada.

Ce plan coûterait environ 9 millions $ au gouvernement fédéral si l’on prend en compte que les acheteurs fourniraient jusqu’à 4 millions $ la première année.

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