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Le CAP Harper qualifié de bon contrepoids

OTTAWA – Il n’est pas surprenant de voir des organisateurs politiques de droite riposter aux groupes de gauche financés par les syndicats, affirme un ancien conseiller du premier ministre Stephen Harper.

Tom Flanagan, professeur de politique de l’Université de Calgary à la retraite, se dit convaincu que le groupe CAP Harper, le dernier-né de la série, va aider à contrebalancer les efforts publicitaires entrepris avant le déclenchement des élections par des organisations de gauche.

«Je crois que pour les conservateurs, le fait de pouvoir riposter est un instinct de survie», a dit M. Flanagan lors d’une entrevue téléphonique, mercredi. «Si tout le monde s’y met, nous pourrions nous voir imposer une loi pour réglementer cela, mais il n’y en a pas maintenant.»

CAP Harper, qui est la création d’une équipe de conservateurs incluant d’anciens employés politiques, a été lancé plus tôt cette semaine en faisant appel aux Canadiens qui soutiennent les valeurs conservatrices.

«CAP Harper veut être la réponse à la montée de ce type de groupes de gauche qui fonctionnent à la fois au provincial et au fédéral depuis bon nombre d’années», a déclaré le porte-parole et conseiller Stephen Taylor, un ancien directeur de la Coalition nationale des citoyens, en précisant que le groupe a été créé spécifiquement pour répondre à des organisations de gauche qui se sont multipliées ces dernières années.

Il a fait précisément référence à Engage Canada, qui a été formée plus tôt ce mois-ci par d’anciens stratèges libéraux et néo-démocrates.

«Depuis que Engage Canada a été créé plus tôt ce mois-ci, nous avons et nous continuons de recevoir des dons d’individus, de groupes et d’organisations un peu partout au pays», a affirmé la porte-parole Jessica Hume dans une déclaration écrite.

Les groupes qui ne sont pas des partis politiques peuvent recevoir de l’argent de n’importe qui et n’ont pas à révéler leur mode de financement. Il n’y a aucune limite aux publicités qu’ils peuvent faire dans la période qui précède le déclenchement des élections et de la campagne électorale.

Jean-Pierre Kingsley, ancien directeur général des élections du Canada, affirme qu’un manque de réglementation va mener le Canada tout droit sur le chemin emprunté par les États-Unis, où les comités d’action politique, les CAP (PAC en anglais), recueillent et dépensent des sommes d’argent inconnues pour influencer le résultat des élections.

«Nous ne savons pas qui contribue… nous ne savons pas combien ils vont dépenser», a dit M. Kingsley. «Il n’y a pas d’obligation juridique, et donc pas de pénalité s’ils mentent.»

M. Flanagan ne croit toutefois pas que les CAP au Canada vont atteindre l’ampleur qu’ils ont aux États-Unis.

«Les CAP, du moins ceux qui font l’objet de reportages aux États-Unis, recueillent de grandes sommes d’argent et orchestrent des campagnes publicitaires majeures à la télévision et dépensent des millions, des dizaines de millions de dollars, en publicité», a dit M. Flanagan.

Leurs équivalents canadiens «ne vont pas recueillir de sommes comparables», pense-t-il.

M. Flanagan dit qu’il est en faveur d’une loi qui rendrait obligatoire la divulgation par les groupes de leurs donateurs. Mais réglementer la publicité de nature électorale avant le déclenchement des élections est complexe, avertit-il.

Les contribuables paient déjà pour de la publicité conservatrice gratuite lorsque les ministres voyagent à travers le pays pour faire des annonces politiques juste avant les élections de l’automne, souligne-t-il.

«Les gouvernements peuvent se servir de divers moyens et je ne crois pas qu’il soit possible de les réglementer tous», a-t-il ajouté. «Si vous tentez de réglementer d’autres formes d’expression politique, cela fait en sorte que le gouvernement détient encore plus de cartes.»

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