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Un premier débat des chefs en quatre temps

Photo: Mark Blinch/La Presse Canadienne
Le débat de jeudi soir, organisé par le magazine politique Maclean’s et tenu entièrement en anglais, s’avérera peut-être le seul à réunir sur un même plateau les chefs des quatre partis majeurs pancanadiens : Justin Trudeau du Parti libéral (PLC), Elizabeth May du Parti vert (PVC), Thomas Mulcair du Nouveau Parti démocratique (NPD) et le premier ministre sortant, Stephen Harper, du Parti conservateur (PCC).
Métro vous offre un résumé de cette première joute, divisée en quatre grands thèmes.

Économie

Trudeau: Il a critiqué le premier ministre sortant pour ses coupes dans les impôts des plus nantis, et a avancé que M. Mulcair voudrait plaire à «ceux qui aiment détester les corporations» en augmentant les taxes de celles-ci. Il a de plus affirmé que le premier ministre est «déconnecté» de la réalité des Canadiens.

Harper: Le premier ministre sortant a tenté de démontrer que son plan fonctionne, puisque le Canada se porte bien, contrairement à l’ensemble des pays du G7. Il a affirmé que le ralentissement économique des derniers mois est dû surtout à l’effondrement du prix du pétrole. M. Harper a admis que le Canada est en récession.

Mulcair: Le chef néo-démocrate a critiqué le bilan économique du premier ministre, mentionnant que la plupart des emplois créés au cours des dernières années sont à temps partiel et de nature précaire. Il entend miser sur les investissements dans les infrastructures municipales et dans les technologies vertes.

May: Selon la chef des verts, le bilan de création d’emplois du Canada se compare moins bien à celui des pays du G7 lorsqu’on prend en compte la croissance de la population, qui est plus forte au Canada. Elle doute aussi que le Canada ait un budget équilibré cette année, malgré ce que prétend M. Harper.

«Il serait absolument ridicule de ne pas pourchasser [État islamique] avant que ce groupe nous attaque.» – Stephen Harper, chef du PCC

 

Environnement et énergie

Harper: Le premier ministre sortant a mis de l’avant son bilan énergétique, affirmant que les exportations ont augmenté sous son gouvernement, alors que l’économie a crû et que les émissions de gaz à effet de serre ont diminué. Il a dit croire que des projets de pipelines tels Énergie Est et Keystone XL seront menés à bien.

May: Si les émissions ont diminué, c’est que l’économie a ralenti, et non pas que les politiques de M. Harper ont du succès, a répondu Mme May. «Votre bilan en matière de lutte aux changements climatiques est une litanie de promesses non tenues», a-t-elle lancé à M. Harper.

Trudeau: «Personne ne vous croit quand vous parlez d’environnement, M. Harper», a laissé tomber le chef libéral. M. Trudeau a ajouté qu’on ne peut pas choisir entre l’économie et l’environnement. Il a aussi repris l’argumentaire du chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, à l’effet que M. Mulcair est pour le projet de pipeline Énergie Est lorsqu’il parle en anglais, mais contre en français.

Mulcair: Le chef du NPD a dû préciser sa position sur les projets de pipelines, se disant contre Keystone XL et pour Énergie Est, si certaines conditions sont respectées, dont des études environnementales approfondies. Il croit qu’une taxe carbone est efficace, car les utilisateurs et les pollueurs doivent payer.

«M. Harper est le seul leader au monde qui peut répondre “de laquelle parlez-vous?” lorsqu’on lui pose une question sur la récession.» – Thomas Mulcair, chef du NPD

 

Institutions démocratiques

May: Sans jeter le blâme sur M. Harper, Mme May a déploré la concentration du pouvoir au bureau du premier ministre. Elle a mentionné que son parti veut modifier la formule d’amendement à la Constitution, pour que les changements constitutionnels deviennent plus faciles. 

Trudeau: Le chef libéral a critiqué M. Mulcair pour sa position contre la Loi sur la clarté référendaire, affirmant qu’il chercher à courtiser les souverainistes québécois. Il se dit contre l’abolition du Sénat, puisque les Canadiens ne veulent pas de débat constitutionnel, selon lui. 

Mulcair: «Il y a deux personnes au Canada qui veulent parler de séparation  : Justin Trudeau et Gilles Duceppe», a répondu du tac au tac M. Mulcair aux attaques de M. Trudeau. Le chef du NPD a réitéré sa promesse d’abolir le Sénat s’il remporte l’élection. Il a aussi promis de tenir deux réunions du Conseil de la fédération avec les provinces par année.

Harper: «Je n’ai pas trouvé de Canadien qui veut faire ce changement», a affirmé M. Harper à propos d’une réforme du mode de scrutin. Il a de plus soutenu qu’il n’y a pas de consensus entre les provinces sur une réforme du Sénat. Quant à la crise au Sénat, M. Harper a soutenu qu’il n’a pas nommé tous les sénateurs qui ont des démêlés avec la justice.

«[État islamique] veut qu’on s’embourbe au Moyen-Orient. On fait ce qu’ils attendent de nous quand on va les bombarder.» – Elizabeth May, chef du PVC

 

Sécurité et politique étrangère

Mulcair: Le chef du NPD a affirmé qu’il serait prêt à envoyer des soldats en mission, mais seulement dans le cadre d’un mandat de l’Organisation des Nations unies. Il a réaffirmé son soutien à l’Ukraine contre «l’agression» de la Russie et a déclaré que le président russe, Vladimir Poutine «est un danger». Il a toutefois promis de révoquer la loi C-51.

Trudeau: Selon le chef libéral, si M. Harper ne fait rien pour protéger les droits et libertés des Canadiens, M. Mulcair, lui, ne propose rien pour améliorer leur sécurité. M. Trudeau veut accomplir les deux. Il a déploré que, sous les conservateurs, le Canada entretienne «les pires relations de l’histoire» avec les États-Unis. 

Harper: Le premier ministre sortant a loué le bilan de son gouvernement en matière de sécurité. Il croit que les services de sécurité ne doivent pas être surveillés par des politiciens, mais par des experts en la matière. Il a fustigé le NPD pour son opposition «à toutes les initiatives de sécurité qui ont été proposées». Il a réaffirmé son appui à Israël.

May: En bombardant des groupes armés comme État islamique, le Canada ne fait que déstabiliser le Moyen-Orient, selon Mme May. Elle affirme que le Canada peut très bien déjouer des complots terroristes sans avoir recours à une loi comme C-51.

«Les Canadiens savent que les temps sont difficiles, mais vous [M. Harper] êtes devenu déconnecté de leur réalité.» – Justin Trudeau, chef du PLC

 

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