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Des calculs ridicules et fantaisistes, dit Mulcair

Seul des trois principaux chefs de parti à mener campagne, dimanche, le néo-démocrate Thomas Mulcair se pensait vraisemblablement à l’abri des attaques partisanes.

Après avoir prononcé un discours devant plusieurs partisans réunis à Halifax, M. Mulcair a dû désenchanter dès la période des questions des journalistes qui lui ont demandé de commenter les attaques des conservateurs et des libéraux contre les coûts de son programme électoral.

Alors qu’il discourait sur les vertus de son programme, notamment en matière de lutte contre la pauvreté chez les aînées, le conservateur Jason Kenney et un trio de candidats libéraux menés par John McCallum ont tour à tour accusé les néo-démocrates d’avoir un vide de plusieurs milliards de dollars dans leur programme.

M. Kenney a parlé d’un déficit de 8 milliards $ pour la première année d’un gouvernement Mulcair; les libéraux, eux, ont avancé le chiffre de 28 milliards $ pour l’ensemble des quatre années d’un mandat néo-démocrate.

«Si les chiffres des conservateurs sont ridicules, ceux des libéraux sont si fantaisistes qu’ils défient toute description», a rétorqué M. Mulcair.

Pour lui, c’est un signe que ses adversaires sont vraiment désespérés.

Le conservateur a aussi déclaré que son parti n’avait pas tenu compte, dans ses calculs, du coût de la centaine de promesses formulées par le NPD au cours des trois dernières années.

«C’est là quelque chose que les conservateurs viennent d’inventer, a affirmé M. Mulcair. Je ne vais pas laisser ce type de dette sur le dos des prochaines générations. Je laisse cela à MM. Harper et Trudeau.»

Le chef néo-démocrate a accusé ses rivaux conservateurs d’avoir inclus dans leurs calculs des «promesses qui ont été formulées dans le passé» mais qui ne font plus partie du programme du parti. «C’est une tentative de vouloir détourner l’attention de la réalité. On veut faire oublier, par exemple, que Stephen Harper a ajouté 150 milliards $ à la dette depuis qu’il est premier ministre du Canada», a souligné M. Mulcair.

M. Mulcair a déclaré qu’il ne faut pas ajouter le coût de ses promesses au budget présenté par le gouvernement Harper au printemps dernier. Il compte gouverner de façon différente. Cela signifie, entre autres, qu’il éliminera le fractionnement des revenus qui, selon lui, favorise les classes aisées, qu’il cessera de subventionner les sociétés pétrolières exploitant les sables bitumineux ou qu’il abolira le Sénat. Il a aussi rappelé que son parti s’était engagé à augmenter le taux d’imposition des grandes sociétés mais il a refusé de préciser l’importance de la hausse, se contentant de dire qu’il en fera une annonce plus tard dans la campagne et que ce taux restera en-dessous de 17 pour cent.

Fahmy et C-24

M. Mulcair a pris exemple de la condamnation du journaliste canado-égyptien Mohammed Fahmy à une peine d’emprisonnement de trois ans par un tribunal égyptien pour dénoncer la loi C-24 réformant la citoyenneté canadienne.

Selon lui, cette loi permet au gouvernement fédéral de retirer à un citoyen ayant une double nationalité sa citoyenneté canadienne s’il est condamné pour un acte terroriste même «dans un pays qui ne connaît pas du tout la primauté de loi et où les décisions des tribunaux ne valent pas grand-chose».

«C’est le fruit d’un travail bâclé», a-t-il souligné.

M. Mulcair a rappelé que M. Fahmy a été «emprisonné pour avoir fait son travail de journaliste». Comme son homologue libéral, samedi, il a demandé à M. Harper de prendre le téléphone pour appeler le président égyptien Abdel Fattah al-Sisi. «Le premier ministre a l’obligation d’État d’intervenir auprès de son vis-à-vis pour lui demander de sortir Fahmy», a-il dit.

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