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Harper refuse de définir ou prononcer «récession»

OTTAWA — La question de savoir si le Canada est en récession technique ou pas sera tranchée mardi matin par Statistique Canada. En attendant, le chef conservateur Stephen Harper, économiste de formation, refuse d’offrir sa définition du terme.

Le premier ministre sortant, dont le bilan économique est pilonné sans relâche par ses rivaux Thomas Mulcair et Justin Trudeau, a décliné les invitations des médias à communiquer sa définition de ce qui constitue, selon lui, une récession technique.

«Je pense que c’est plus important de décrire la réalité de la situation au lieu d’avoir des ‘labels’ (étiquettes). La réalité est qu’il y a une contraction qui est ciblée dans un secteur (celui de l’énergie)», a offert M. Harper en marge d’un discours à Ottawa, lundi.

La dégringolade des prix du pétrole a «manifestement» un impact sur l’économie, mais face à cette situation «temporaire», il serait malavisé d’opter pour les libéraux ou les néo-démocrates, qui proposent des déficits et des hausses de taxes «permanents», a-t-il plaidé.

Stephen Harper a insisté sur le fait qu’un surplus de 5 milliards $ a été enregistré pour les trois premiers mois de l’année financière (entre avril et juin), sans toutefois préciser qu’une importante portion de cet excédent provient de la vente par Ottawa de ses actions de GM.

Les plus récents renseignements de Statistique Canada sur le produit intérieur brut (PIB) seront dévoilés mardi. S’il est en décroissance pour un deuxième trimestre consécutif, cela signifierait que le Canada est plongé dans une récession — à tout le moins, dans une récession «technique».

La publication des données officielles de l’agence gouvernementale risque de faire grand bruit alors que l’économie s’impose, comme c’est souvent le cas, comme l’un des thèmes centraux en cette période électorale.

En matière d’économie, le Parti libéral du Canada (PLC) s’est distingué de ses rivaux, son chef ayant fait le pari de «dire la vérité aux Canadiens» en misant sur une plateforme qui prévoit de «modestes» déficits jusqu’en 2019 pour stimuler l’économie en investissant dans les infrastructures.

Le premier ministre sortant, qui a rarement loupé une occasion d’attaquer la crédibilité de Justin Trudeau sur le plan de la gestion financière, n’a évidemment pas tardé à reprendre la balle au bond, s’attardant à la définition d’un terme qu’il semble cette fois vouloir discuter: la modestie.

«Justin l’a finalement admis, avec ses trois déficits modestes (de 10 milliards $) qui ne semblent pas si modestes après tout», s’est-il moqué dans une salle de la capitale fédérale où prenaient place environ 150 personnes, dont plusieurs employés ou ex-employés du Parti conservateur.

Cette étiquette de la modestie, il l’accole ironiquement tant au chef libéral qu’au leader du Nouveau Parti démocratique (NPD), Thomas Mulcair, lequel a promis, à l’instar des conservateurs, d’atteindre l’équilibre budgétaire malgré les soubresauts économiques.

Ainsi, le NPD promet «des hausses de taxes — de modestes hausses de taxes», mais il n’y a «rien de modeste en ce qui concerne leurs promesses», s’est moqué M. Harper, affirmant que celles-ci atteindraient «près de 14 milliards» dès la première année d’un gouvernement Mulcair.

Il a ainsi repris la mise en garde formulée la veille par le ministre sortant de la Défense, Jason Kenney, qui a pressé le chef néo-démocrate de «dire clairement aux Canadiens comment il prévoit financer les milliards et les milliards de dollars de ses nouvelles promesses de dépenses».

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