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Ex-ambassadeur en Syrie: le Canada peut faire plus

OTTAWA — Lorsque le dernier ambassadeur canadien en Syrie a quitté le pays en 2012, il n’a pas seulement fermé la porte sur près de trente ans de relations diplomatiques entre les deux pays, mais également sur les employés syriens qui oeuvraient à l’ambassade.

«Ils étaient si loyaux et si merveilleux, ce fut tellement difficile de les abandonner, a relaté Glenn Davidson. Mais c’est ce qui devait être fait.»

Désormais, les Canadiens doivent en faire plus, a dit l’ex-ambassadeur en entrevue à La Presse Canadienne.

M. Davidson s’est dit d’avis que rien n’empêchait l’accueil de plus de réfugiés si davantage de ressources sont fournies, étant donné que le système d’immigration accueille actuellement 250 000 nouveaux venus par année.

«S’il s’agit d’une principale priorité pour le gouvernement actuel ou le gouvernement du Canada en novembre, alors je crois que les choses peuvent se dérouler plus rapidement», a-t-il fait valoir.

Au moins deux anciens employés syriens de l’ambassade canadienne à Damas sont venus au Canada comme réfugiés depuis 2012, parmi les quelque 2500 personnes qui sont débarquées depuis que le gouvernement canadien a commencé à dégager des places pour les Syriens en 2013.

Au total, le gouvernement conservateur s’est engagé à accueillir 11 300 personnes d’ici la fin 2018, et les partis politiques rivaux ont chacun fait des promesses pour augmenter ce nombre.

Le chef conservateur Stephen Harper continue de répéter que le gouvernement cherche à améliorer le processus, mais pas au détriment de la sécurité. M. Davidson a soutenu que l’un pouvait très bien aller de pair avec l’autre.

«Tout le gouvernement est en quelque sorte en cure minceur actuellement, alors s’il doit y avoir une priorité plus grande, cela devra se faire au détriment d’autre chose ou des fonds supplémentaires devront être dégagés, des fonds pour le déploiement d’équipes dans la région — et cela doit être une priorité pour accélérer le traitement des demandes», a dit l’ex-ambassadeur.

«La sécurité est vraiment centrale, et il est tout à fait justifié et nécessaire que le contrôle soit fait», a-t-il ajouté.

Le dernier ambassadeur canadien en Syrie a déclaré qu’accélérer la venue de réfugiés syriens au Canada était assez simple, mais qu’arrêter le conflit à l’origine de cette crise humanitaire était beaucoup plus complexe.

Alors que M. Harper affirme que la campagne de frappes aériennes contre l’État islamique est cruciale pour régler le programme de réfugiés, le conflit est beaucoup plus large, a souligné M. Davidson.

Le caractère fracturé de l’opposition au régime de Bachar el-Assad en Syrie et les efforts russes pour bloquer les résolutions aux Nations unies sur la Syrie n’aident pas, a-t-il indiqué.

Celui qui était à la tête de l’ambassade canadienne à Damas de 2008 à sa fermeture en 2012 en raison du déclenchement de la guerre civile soutient que pour mettre un terme au conflit en Syrie il faudrait faire bien plus que combattre militairement le groupe armé État islamique.

M. Harper associe souvent la campagne aérienne contre l’ÉI aux millions de réfugiés, mais l’implication du Canada pour les réfugiés précède la décision de joindre l’opération des frappes aériennes à l’été 2014.

Le premier engagement envers les réfugiés syriens a été fait en 2013 — les conservateurs promettant d’accueillir 200 réfugiés sous les soins du gouvernement et de permettre l’arrivée de 1100 autres par des parrainages privés.

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