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Climat: Clinton souhaite un Pacte nord-américain

WASHINGTON – Au lendemain de sa prise de position contre le projet d’oléoduc Keystone XL, Hillary Clinton a rendu public un document d’orientation qui appelle à la mise en place d’un vaste plan de lutte aux changements climatiques coordonné entre le Canada, les États-Unis et le Mexique.

La publication du document d’orientation de la candidate à l’investiture démocrate, mercredi, ajoute de l’eau au moulin à un débat qui s’est déjà invité dans deux élections, la fédérale canadienne en cours et la présidentielle américaine de 2016.

Mme Clinton veut poursuivre sur la lancée de son opposition à Keystone XL en présentant un ambitieux programme de lutte aux changements climatiques, qui inclus le lancement immédiat de négociations en vue d’aboutir à ce qu’elle a baptisé le Pacte nord-américain sur le climat.

Dans son document d’orientation, la politicienne souligne que la construction d’un futur énergétique écologique et enviable pour l’Amérique du Nord — qui serait son objectif en tant que présidente — «est plus gros que Keystone XL ou tout autre projet isolé».

Elle qualifie de «globale» sa stratégie de modernisation des infrastructures énergétiques américaines.

Mme Clinton explique également qu’«en tant que présidente», elle amorcerait «immédiatement» des négociations avec le Canada et le Mexique en vue d’établir un Pacte nord-américain sur le climat.

C’est la première fois qu’un politicien américain de premier plan associe explicitement le débat sur l’oléoduc et davantage d’actions concernant les changements climatiques au Canada. Barack Obama ne l’a jamais fait.

La proposition d’Hillary Clinton est aussi considérablement plus agressive que celle de l’actuel groupe de travail continental sur les changements climatiques, qui a pour objectif d’améliorer l’infrastructure énergétique, mais qui n’a pas fixé de cibles fermes de réduction des gaz à effet de serre.

La candidate à l’investiture démocrate affirme qu’elle cherchera des cibles nationales fortes de réduction de la pollution causée par le carbone, qu’elle s’assurera que les trois pays démontrent leur engagement envers la lutte aux changements climatiques et qu’elle mettra en place des mesures de reddition de comptes pour garantir que chaque nation respecte ses engagements.

D’autres sections du document d’orientation font mention d’une accélération des améliorations de sécurité présentement apportées aux wagons-citernes qui transportent du pétrole, de nouveaux règlements concernant la sécurité des gazoducs et des oléoducs, ainsi que la réparation des plus vieilles conduites de transport d’hydrocarbures portées à fuir.

Mardi, Hillary Clinton a en surpris plusieurs en faisant volte-face sur sa position concernant le projet d’oléoduc Keystone XL, auquel elle s’était déjà dite favorable.

Cette annonce est instantanément devenue un enjeu de la campagne présidentielle de 2016 aux États-Unis.

Au Canada, le gouvernement conservateur, actuellement en élections, s’est bien gardé de critiquer Mme Clinton. Dans une déclaration prudente, un porte-parole a réaffirmé les mérites du projet sans mentionner la candidate américaine.

Les libéraux appuient le projet d’oléoduc Keystone XL et mettent les délais sur le dos de l’inaction du gouvernement de Stephen Harper concernant les changements climatiques.

Les néo-démocrates s’y opposent, faisant valoir qu’il causerait le déplacement de milliers d’emplois canadiens de qualité aux États-Unis.

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