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7% des bureaux de votes inaccessibles aux personnes handicapées

Photo: Yves Provencher/Métro

Au Québec, 93% des bureaux de votes dont l’utilisation est prévue à la prochaine élection fédérale sont considérés comme accessibles universellement, selon un rapport d’enquête publié lundi par Élections Canada. Cette proportion déçoit le Regroupement des activistes pour l’inclusion au Québec (RAPLIQ).

Lise Pigeon a eu une mauvaise surprise en recevant sa carte d’information de l’électeur. Il y est écrit que son lieu de vote, situé dans Rosemont, n’est pas accessible aux fauteuils roulants. «Le carton me propose de voter par anticipation entre le 9 et le 12 octobre. Mais je ne suis pas prête pour voter d’ici au 12 octobre, je veux vivre les élections de la même façon que les gens qui sont debout, jusqu’au 19 octobre, pour prendre une bonne décision», a confié Mme Pigeon à Métro.

«L’excuse que m’a donné Élections Canada au téléphone, c’est qu’il n’y avait pas assez de lieux accessibles dans mon secteur, a poursuivi Mme Pigeon. Pourtant, ça fait 7 ans que j’y vote en fauteuil roulant. Il y a plein de résidences, d’écoles et le Collège Maisonneuve.»

Mme Pigeon n’est pas la seule à vivre cette situation frustrante. Le RAPLIQ a reçu au moins cinq plaintes à ce sujet dans les dernières semaines, dont l’une concernant l’auditorium de Verdun. Pourtant, une décision du Tribunal canadien des droits de la personne avait ordonné en 2010 à Élections Canada «de cesser d’installer des bureaux de votes dans des locaux ne garantissant pas un accès sans obstacle».

«Cinq ans plus tard, ce 7% de locaux non accessibles n’est pas justifiable. On est complètement passé à côté», a déploré Linda Gauthier, présidente du RAPLIQ. On est tanné de se contenter de «c’est mieux que rien». On paye les mêmes montants de taxes et d’impôts que tout le monde, alors on s’attend aux mêmes services.»

«Il y en a qui vont perdre leur droit de vote.» – Linda Gauthier, présidente du RAPLIQ

Élections Canada estime avoir fait les efforts nécessaires pour atteindre une performance de 100%. À la suite à la décision du tribunal, l’organisation a mis à jour ses critères d’évaluation des lieux de votes. Quinze critères, relatifs par exemple à la largeur des passages, l’éclairage et l’accès de plain-pied, doivent obligatoirement être remplis pour qu’un lieu soit reconnu comme accessible. Dans ce contexte, il est difficile de savoir si plus ou moins de locaux sont accessibles qu’à la dernière élection.

Selon Francine Bastien, porte-parole d’Élections Canada, l’organisme n’a pas atteint son objectif en raison de diverses contraintes comme la disponibilité de locaux accessibles. Elle rappelle qu’il existe pour les personnes handicapées des solutions alternatives, comme le vote à domicile et le certificat de transfert qui permet aux personnes d’être relocalisées.

Mme Gauthier déplore de son côté que ces options nécessitent des démarches supplémentaires. Elle croit par ailleurs qu’il serait possible de trouver des locaux accessibles, par exemple des espaces vacants dans des centres commerciaux comme ceux des anciens magasins Target.

Au Canada, 96% des bureaux de votes sont considérés comme accessibles.

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