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Plainte du NPD dans l'affaire Gagnier

NDP leader Tom Mulcair greets supporters, Thursday, October 15, 2015 in Alma, Que.THE CANADIAN PRESS/Ryan Remiorz Photo: Ryan Remiorz / La Presse Canadienne
Fannie Olivier - La Presse Canadienne

EDMONTON — À trois jours du vote, le Nouveau Parti démocratique (NPD) s’accroche à l’affaire Gagnier dans l’espoir d’effriter les appuis de Justin Trudeau et il n’entend certainement pas lâcher le morceau.

L’offensive se fait sur plusieurs fronts. La directrice de la campagne nationale du NPD, Anne McGrath, a écrit vendredi au commissaire aux élections fédérales pour lui demander d’enquêter afin de déterminer si la Loi électorale avait été violée dans cette controverse.

Le parti a également lancé une campagne publicitaire à la télévision sur ce thème, après la diffusion d’une publicité radio la veille.

À cela s’ajoutent les répliques incisives de Thomas Mulcair, qui croit avoir enfin trouvé le talon d’Achille de son adversaire. Lui qui, en début de semaine, reprochait à Justin Trudeau de s’en prendre à lui plutôt qu’à Stephen Harper, lui a bien rendu la monnaie de sa pièce.

Dans un point de presse à Lac-Mégantic, le chef néo-démocrate a tapé à nouveau sur le clou de l’éthique, en insistant sur le lien entre l’ex-coprésident de campagne de M. Trudeau et TransCanada, promoteur de l’oléoduc Énergie Est. Daniel Gagnier a dû démissionner mercredi soir à cause de cette affaire et M. Trudeau a assuré qu’on ne le reverrait plus dans son entourage.

M. Mulcair a soutenu qu’aucune autre campagne, à part celle de Justin Trudeau, n’a dans ses murs quelqu’un qui travaille à la fois à l’élection du parti et pour les intérêts d’une compagnie privée.

«C’est propre à la campagne libérale. Il n’y a aucune autre campagne que je connais, à part la campagne libérale, qui a des gens travaillant sur l’autobus, l’avion et le quartier général de la campagne, travaillant (aussi) pour le compte d’une compagnie privée», a-t-il lancé.

Est-ce donc dire que les libéraux sont pires que les conservateurs lorsqu’il est question de sens éthique? «Les scandales des partis libéral et conservateur se suivent et se ressemblent», a répliqué M. Mulcair.

«Lorsqu’on a eu les libéraux la dernière fois, on a eu droit au scandale des commandites. Avec M. Harper et ses conservateurs, on a 30 pour cent du Sénat sous enquête de la GRC. Ils ont été condamnés pour avoir triché dans trois élections d’affilée», a-t-il ajouté.

Il n’a toutefois pas répondu précisément aux questions des journalistes qui lui demandaient s’il avait vérifié le passé de son propre personnel pour s’assurer qu’aucun ne faisait du lobbying en même temps qu’il travaillait sur la campagne.

D’autant que les libéraux tentent de contre-attaquer en signalant que l’un des principaux conseillers de la campagne du NPD, Brad Lavigne, a agi comme lobbyiste pour l’Association canadienne des carburants (ACC) auprès du gouvernement ontarien jusqu’au 24 septembre. Le NPD rétorque que la dernière facture de M. Lavigne liée à son travail pour l’ACC datait de juillet 2014, soit avant que la campagne se mette en branle.

Questionné également sur le fait que M. Gagnier avait travaillé au Parti libéral du Québec au même moment où M. Mulcair y était, le chef du NPD a assuré qu’il ne connaissait pas l’homme. «Moi je ne l’ai jamais connu ce monsieur-là. Je ne l’ai jamais rencontré, jamais travaillé avec, je ne le connais pas», a-t-il dit.

Sécurité ferroviaire

En matinée, M. Mulcair a été accueilli à Lac-Mégantic par la mairesse Colette Roy Laroche, et a rappelé les promesses de son parti pour cette petite communauté éprouvée par la tragédie de l’été 2013, notamment la construction d’une voie de contournement pour le chemin de fer.

Mme Roy Laroche affirme que M. Mulcair est le seul chef de parti fédéral à avoir répondu à son invitation durant la campagne.

«J’ai invité tout le monde, et comme maire de la ville, je me dois de bien recevoir nos chefs de partis, tout le monde. Et je suis désolée que les autres chefs n’aient pas répondu», a-t-elle noté en marge de sa rencontre avec le chef néo-démocrate.

Elle ne souhaite pas prendre officiellement position dans la campagne, mais elle insiste sur l’importance pour sa communauté d’avoir accès à une voie de contournement, car même si des pipelines acheminaient le pétrole vers l’Est plutôt qu’un chemin de fer, d’autres matières dangereuses seraient transportées par rail.

«Les matières dangereuses sont aussi nocives, au plan environnemental, s’il y avait un déraillement. Alors pour nous, le pétrole qui ne circulerait plus, ça ne règle pas notre problème nécessairement», a-t-elle noté.

Appui de Rachel Notley

La journée de vendredi s’est terminée par une démonstration de force en Alberta, où le NPD fédéral ne possède qu’un seul siège. La première ministre albertaine Rachel Notley, qui avait créé la surprise au printemps en faisant élire pour la première fois un gouvernement du NPD dans la province, est venue l’appuyer dans un rassemblement partisan réunissant un bon millier de personnes à Edmonton.

Sur scène pour présenter M. Mulcair, Mme Notley a signalé qu’elle travaillerait avec n’importe quel gouvernement élu à Ottawa, mais qu’il était temps à ses yeux d’élire Thomas Mulcair. «Nous avons une occasion historique unique dans trois jours», a-t-elle lancé à la foule.

M. Mulcair l’a rejointe, martelant qu’il ne fallait pas retourner à l’époque des scandales libéraux et conservateurs. «Nous ne reviendrons pas en arrière», répétait la foule.

Fait à souligner, en évoquant l’affaire Gagnier, M. Mulcair a parlé de lobbying auprès d’une «grosse compagnie», sans mentionner le nom de TransCanada dans cette province des sables bitumineux.

M. Mulcair s’envole ensuite pour Vancouver, également pour un rassemblement. Il se concentrera sur les grands centres urbains avant le jour j.

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