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Début de la grève tournante du front commun

Teachers and workers from Vanier College take part in a province wide rotating strike Monday, October 26, 2015 in Montreal to protest against government austerity measures. THE CANADIAN PRESS/ Photo: Ryan Remiorz/La Presse Canadienne

MONTRÉAL – Le front commun des syndicats du secteur public a commencé, lundi matin, à faire des grèves tournantes d’une journée qui doivent toucher toutes les régions du Québec, tour à tour jusqu’à jeudi.

Lundi, les régions concernées étaient celles de l’Outaouais, du Nord-du-Québec, de l’Abitibi-Témiscamingue, du Saguenay-Lac Saint-Jean, de Lanaudière et des Laurentides.

Tant les établissements de santé et de services sociaux seront touchés que les écoles primaires et secondaires, des cégeps, ainsi que différents ministères et organismes gouvernementaux.

Les syndicats du front commun estiment qu’ils n’avaient guère le choix de mettre à exécution leur plan pour accentuer la pression sur le gouvernement Couillard.

«On considère que les choses n’évoluent pas à notre satisfaction au niveau de la négociation, particulièrement à la table centrale, là où le gouvernement n’a pas bougé d’un iota sur son offre initiale», a déploré au cours d’une entrevue le président de la CSN, Jacques Létourneau.

La table centrale est celle où est négociée la question des salaires, puisqu’elle touche tous les syndiqués du front commun.

Le gouvernement offre à l’ensemble des employés de l’État deux années de gel salarial, suivies d’augmentations de 1 pour cent par année pendant trois ans. Il veut aussi faire passer de 60 à 62 ans l’âge auquel il sera possible de prendre sa retraite sans pénalité.

Le front commun intersyndical, qui représente quelque 400 000 employés de l’État, réclame des augmentations de 4,5 pour cent par année pendant trois ans.

M. Létourneau a rappelé que dans le cadre de ces journées de grève, les services essentiels étaient assurés dans le réseau de la santé et des services sociaux.

«Les services essentiels sont maintenus à la hauteur de 90 pour cent. Et là-dessus, on a été clair et rassurant avec la population. Ce qui est visé, ce n’est pas la clientèle, au contraire, on s’organise pour donner 90 pour cent de services essentiels. Et ça, c’est plus que ce qui existe les fins de semaine dans le réseau de la santé et des services sociaux. L’objectif de la grève, c’est vraiment de faire pression sur les administrations locales, les patrons locaux, pour que la pression se fasse au niveau du Conseil du trésor», a justifié M. Létourneau.

Mardi, le débrayage touchera les régions de Québec-Chaudière-Appalaches, du Bas Saint-Laurent, de la Côte-Nord, de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, ainsi que des fonctionnaires et ouvriers de la fonction publique québécoise et des syndiqués de l’Agence du revenu du Québec.

Mercredi suivront les régions de l’Estrie, de la Montérégie, du Centre-du-Québec et de la Mauricie.

Jeudi, ce sera au tour des régions de Montréal et Laval, ainsi que des syndiqués de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse.

Bien qu’il y ait eu quelques avancées dans la négociation, le gouvernement ayant renoncé par exemple à abolir certaines primes versées aux infirmières, la négociation n’avance pas suffisamment au goût des syndiqués du front commun.

«Non, ce n’est pas suffisant. Nous, on a orienté pas mal notre stratégie autour des demandes à la table commune, donc c’est le rattrapage salarial», a insisté M. Létourneau.

Après cette semaine, la pression doit monter d’un cran. Le front commun prévoit deux journées de débrayage, cette fois, tour à tour dans chaque région, à compter du 9 novembre. Finalement, une grève générale de trois jours est au menu les 1er, 2 et 3 décembre.

Le président de la CSN ne croit pas que le gouvernement soit déjà en train de concocter une loi spéciale pour forcer le retour au travail.

«Il n’y a pas de négociation rompue. On va espérer que les journées de grève, cette semaine, vont faire bouger le Conseil du trésor. Après ça, on va apprécier s’il y a du mouvement, s’il y a des avancées du côté gouvernemental avec notre monde. En termes de loi spéciale, pour l’instant, ça ne m’inquiète pas. Je pense qu’il y a encore de l’espace pour en arriver à une entente négociée avec le gouvernement», a opiné M. Létourneau.

À la CSN, 170 000 membres sont concernés par cette négociation.

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