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[CurioCité] Pourquoi tous les Québécois déménagent le 1er juillet?

Cette question a été posée sur le site CurioCité où les citoyens de Montréal peuvent s’adresser directement aux journalistes de Métro et poser leurs questions.

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Cette curieuse tradition propre au Québec vient de deux sources: du Code civil français… et de l’entêtement des Québécois.

Alors que ce qui allait devenir le Québec était une colonie française, le Code civil de la France y régnait. Selon ce code, tous les baux venaient à échéance le 1er mai et duraient un an, sans exception. On explique que cette mesure était «humanitaire», pour empêcher les seigneurs d’expulser leurs locataires en plein hiver.

Si la France a abandonné depuis longtemps cette pratique, la province de Québec a préservé cette portion du Code civil jusqu’en… 1973 (voir «entêtement», plus haut).

À cette date, le gouvernement du Québec a décidé de mettre fin aux baux fixes, et de permettre aux propriétaires et aux locataires de convenir d’une date de début d’un bail et de sa longueur. Le gouvernement a aussi créé la Régie du logement pour gérer ces ententes.

Pour permettre une période de transition entre l’ancien régime et le nouveau, le gouvernement a exceptionnellement prolongé les baux existants de deux mois, portant leur date d’échéance au 1er juillet 1974. La logique était que les écoliers pourraient terminer leur année scolaire avant de déménager, et que cette date serait idéale pour accommoder un déménagement de masse, puisque c’est un congé férié.

Mais voilà, une loi qui a été créée pour permettre aux Québécois de signer des baux de la longueur qu’ils veulent et venant à échéance à la date qu’ils le souhaitent a eu peu d’effet: les Québécois signent généralement un bail d’un an, et ils ont conservé la tradition de déménager le 1er juillet, même si, à l’origine, le Grand Déménagement de la Fête du Canada devait être une mesure temporaire.

En résumé: rien n’oblige les Québécois à déménager le 1er juillet, mais ils le font quand même, au grand étonnement de la planète entière.

Têtes dures, vous dites?

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