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Libération de «Godasse»: une note discordante

MONTRÉAL – Le syndicat représentant les gardiens de prison du Québec s’insurge de ne pas avoir été consulté lors des audiences visant à examiner la demande de libération conditionnelle de Stéphane «Godasse» Gagné.

L’ex-membre des Hells Angels a été condamné en 1998 à la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle avant 25 ans pour le meurtre en 1997 de Diane Lavigne, une gardienne de prison, et pour une tentative de meurtre sur un autre gardien de prison, Robert Corriveau, la même année.

Le meurtrier devait donc rester derrière les barreaux jusqu’en 2023. Il a toutefois présenté une requête devant un juge cette semaine pour être relâché avant la fin de sa peine. La demande a été appuyée par la Couronne.

En entrevue téléphonique, le président du syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec, Mathieu Lavoie, dit ne jamais avoir été informé de la procédure enclenchée par Stéphane Gagné.

Pourtant, ce sont les agents correctionnels qui ont été visés par ses crimes, rappelle-t-il, ajoutant que ce sont les articles dans les journaux qui l’ont mis au fait de la situation.

«Nos collègues ont été tués parce qu’ils étaient agents de la paix en services correctionnels, c’est un acte d’intimidation et chacun d’entre nous aurait pu être la cible de Godasse», mentionne-t-il.

Après avoir été condamné pour le meurtre de Diane Lavigne, Stéphane Gagné est devenu délateur en échange de l’abandon des accusations pour son rôle dans le meurtre d’un troisième gardien de prison, Pierre Rondeau.

À titre de délateur, l’ex-motard a contribué à faire incarcérer certains de ses frères d’armes, dont le chef des Hells Angels, Maurice «Mom» Boucher.

Des policiers, des juges et des procureurs de la Couronne appuient la demande de libération de Stéphane Gagné. Plusieurs lettres faisant état de sa collaboration exemplaire avec la justice et des remords qu’il a exprimés ont été lues devant le jury qui devra trancher la question.

La seule note discordante pour l’instant semble donc venir du syndicat représentant les gardiens de prison.

«Le message qu’on envoie c’est que c’est pas grave d’attaquer un agent de la paix, vous pouvez faire amende honorable, vous allez faire de la délation et on va vous faire une fleur en échange», s’inquiète M. Lavoie, qui souhaite que le meurtrier reste derrière les barreaux jusqu’à la fin de sa peine.

«Il peut avoir été un délateur important, merci, mais il s’est quand même attaqué à essayer de déstabiliser le système de justice au Québec», tonne-t-il.

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