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Un sénateur conservateur quitte le caucus

Mélanie Marquis et Jennifer Ditchburn - La Presse Canadienne

OTTAWA – Un sénateur du Nouveau-Brunswick claque la porte du caucus conservateur du Sénat et du caucus conservateur national en critiquant sévèrement le leader du parti à la chambre haute, Claude Carignan.

Le sénateur John Wallace a annoncé son départ dans un communiqué publié mercredi après-midi.

Cette décision est une conséquence des «divergences de vues irréconciliables» avec M. Carignan et d’autres membres du caucus conservateur du Sénat en ce qui concerne «les responsabilités et les rôles constitutionnels exigés, ainsi que l’indépendance des sénateurs conservateurs», écrit-il.

M. Wallace a dit que sa décision avait été prise il y a un certain temps. Il a réfléchi sur les droits constitutionnels des sénateurs pour critiquer et modifier la législation. Ce qui l’a frappé est que, depuis qu’il est entré en fonction en janvier 2009, le Sénat a examiné 164 projets de loi, mais en a modifié seulement deux.

M. Wallace a précisé son intention de siéger désormais comme sénateur indépendant au Sénat.

L’ancien avocat d’Irving Oil a déclaré que des changements devaient être effectués et qu’en siégeant à titre d’indépendant, il pourrait aborder la question.

«Pour avoir de la crédibilité aux yeux du public, il ne faut pas seulement entériner la volonté des partis. La politique partisane doit être retirée autant que possible du Sénat», a déclaré M. Wallace dans un entretien avec La Presse Canadienne.

La question de la politique partisane au Sénat revient périodiquement sur la table, et il s’agit d’un aspect auquel le premier ministre Justin Trudeau a promis de s’attaquer.

Il a confié à sa ministre des Institutions démocratiques, Maryam Monsef, la responsabilité de mettre sur pied un processus non partisan fondé sur le mérite pour nommer les sénateurs.

M. Wallace s’est dit encouragé par les propositions présentées par le premier ministre Justin Trudeau et par le fait que son compatriote néo-brunswickois Dominic LeBlanc, le leader libéral à la Chambre des communes, agira à titre d’agent de liaison avec le Sénat.

Dans un entretien avec La Presse Canadienne, il y a un peu plus de trois semaines, le sénateur Carignan avait dit que ce projet lui semblait «très intéressant» et signalé que la politique partisane n’avait plus sa place à la chambre haute.

M. Carignan n’a pas souhaité commenter le départ de son ancien collègue conservateur, mercredi.

Par ailleurs, M. Wallace a dit qu’il était particulièrement consterné par la manière avec laquelle avaient été gérées les suspensions de quatre sénateurs en 2013 et aussi par le fait que l’ancien premier ministre Stephen Harper avait laissé 22 sièges vides au Sénat.

Il s’interroge sur l’équilibre entre «les engagements et les responsabilités des sénateurs envers l’institution du Sénat et l’engagement qu’ils ont le sentiment d’avoir envers leur caucus».

«Essayer de trouver l’équilibre entre les deux est parfois impossible», a-t-il fait valoir.

En date du 18 novembre, avec le nouveau statut de M. Wallace, on compte 46 conservateurs, 29 libéraux indépendants — le chef libéral Justin Trudeau les a exclus du caucus national en janvier 2014 — et huit indépendants au Sénat. Les banquettes vides sont au nombre de 22.

Son départ survient un jour avant la reprise du procès du sénateur Mike Duffy, qui a donné plus de détails sur les commandes du Bureau du premier ministre que recevaient les sénateurs conservateurs dans le but de réprimer un scandale de dépenses.

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