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Québécois sans frontières: Sébastien Pilotte, mannequin à Tokyo

Photo: collaboration spéciale

TAG Québécois sans frontièresAu cours des prochaines semaines, Métro fait le portrait de Québécois qui s’illustrent à l’étranger, mais qui sont pratiquement inconnus chez nous.
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Le visage de Sébastien Pilotte est exposé sur des panneaux publicitaires et à la télévision au Japon, où il travaille comme mannequin et dirige une équipe de cyclistes amateurs.

«Mannequin, père, bouddhiste, cycliste», peut-on lire comme description sur la page Facebook de l’homme de 44 ans. S’il devait choisir lesquels de ces rôles le rendent le plus fier, il les classerait pourtant dans un autre ordre.

«C’est ma famille avant tout», a-t-il déclaré du tac au tac à Métro. Originaire de Val-d’Or, Sébastien Pilotte est le père de deux petites Japonaises de 12 ans et 7 ans, Kokomi et Miu, qu’il élève avec sa femme Emi.

C’est en partie à son métier de mannequin que Sébastien doit sa famille. Son histoire d’amour débute en 1999, lorsqu’il se rend au pays du Soleil-Levant pour la première fois, pour un contrat de mode de deux mois. «J’avais essayé de travailler à Montréal, mais ça ne fonctionnait pas très bien. Mon agence m’a dit que je serais plutôt du genre à travailler à l’extérieur du Québec, se souvient-il.

Après quelques contrats à Toronto puis en Europe, j’ai été recruté pour venir au Japon.»

C’est durant ce premier séjour qu’il rencontre Emi, qu’il ne tarde pas à demander en mariage. Les tourtereaux partent ensuite en road trip aux États-Unis, restent un temps au Québec, tentent leur chance en Allemagne, puis s’installent cinq ans à Montréal. Sébastien se lance dans l’immobilier. En 2007, il vend tous ses immeubles et part avec sa femme s’établir au Japon, le pays d’origine d’Emi.

«La mode est très puissante au Japon. Les gens ont tendance à me mettre sur un piédestal parce que je suis mannequin.» – Sébastien Pilotte

Entre famille, mode et vélo
Il partage maintenant sa vie entre sa famille, ses contrats de mode et son club de vélo. Il a fondé ce club amateur, qui possède une licence spéciale pour courir avec les pros, avec un de ses amis. Il faut dire que le mannequin a jadis pratiqué le cyclisme à un niveau très élevé, allant jusqu’à faire partie de l’équipe nationale. Son équipe regroupe des cyclistes de plusieurs origines vivant dans la capitale japonaise.

«Je fais deux ou trois heures de vélo plusieurs fois par semaine dans les montagnes, à l’extérieur de Tokyo. C’est vraiment l’fun pour rouler, le Japon», a commenté ce passionné.

Sébastien est également un fervent bouddhiste depuis 15 ans. «C’est entré dans mon esprit et mes valeurs. Cette religion permet de s’épanouir, de réduire son ego, de briser des barrières intérieures, de combattre ses peurs, de se mettre dans la peau des autres, de faire des bonnes actions dans la vie de tous les jours. Il y a des gens de plein de pays qui viennent au temple, alors ça se passe en plusieurs langues», a-t-il décrit avec enthousiasme.

La société japonaise
Même si sa vie est bien établie à Tokyo, Sébastien ne se sent pas tout à fait intégré dans la société japonaise. «Au Japon, quand tu es un étranger, tu restes un étranger. Même si tu parles parfaitement la langue, et même si tu es né ici, a estimé celui qui habite le logement voisin de celui de ses beaux-parents. La culture est 100% différente de la nôtre. Elle est très axée sur la discipline, les obligations, la collectivité, le conformisme.»

Il apprécie tout de même l’amabilité et l’honnêteté des Japonais. «Si tu perds ton portefeuille avec 1000$ dedans, tu vas le retrouver avec 1000$ dedans. Je ne verrouille à peu près jamais mes portes», a-t-il relaté.

Comme il s’ennuie souvent du Québec, Sébastien passe chaque été cinq ou six semaines à son chalet dans Lanaudière. Cela prendrait tout de même une opportunité exceptionnelle pour qu’il revienne définitivement dans son pays d’origine.

«Je suis chanceux, j’ai une belle vie au Japon», a-t-il conclu.

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