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Les Métro d’or 2015

Pour une huitième année, Métro remet ses Métro d’or. Pour 2015, le choix n’a pas été facile. Plusieurs personnes ont contribué à faire de l’actualité des 12 derniers mois un portrait fort chargé. Pour clore l’aventure, nous avons voulu exposer les bons et moins bons coups de 2015. Après des heures de cogitations, de tergiversations… et de divertissement (il faut bien le dire), nous sommes parvenus à compléter le tableau grâce à ces acteurs de l’actualité locale et nationale!

La personnalité de l’année: Justin Trudeau

Justin Trudeau. Paul Chiasson / La Presse Canadienne

De «Kennedy du Canada» à «PILF», les surnoms qu’on lui donne dans le monde entier témoignent d’un engouement sans précédent pour le nouveau premier ministre du Canada. La folie Justin Trudeau ne semble pas s’essouffler alors que de nouveaux produits à son effigie, comme des t-shirts et des emporte-pièce, sont régulièrement proposés. Il faut dire que l’ascension du Parti libéral du Canada sous sa direction a été fulgurante: il partait en effet du statut de deuxième parti d’opposition à la Chambre des communes et n’était pas favori au début de la campagne électorale. En arrivant au pouvoir, Trudeau a plongé le Canada dans une nouvelle ère, mettant rapidement en œuvre des mesures qui rompent avec celles du gouvernement précédent, notamment en créant la commission d’enquête sur les femmes autochtones disparues ou assassinées et en décrétant un moratoire sur les boîtes postales communes. –Roxane Léouzon

Le gagnant de l’année: Omar Khadr

Nouvelle victoire pour Omar Khadr en Cour suprême

L’immense sourire qu’affichait Omar Khadr lors de sa rencontre avec les médias le 7 mai 2015, jour de sa libération sous caution, restera gravé dans les mémoires. C’était un sourire victorieux, celui d’un homme qui a gagné son combat contre la justice après avoir passé 13 ans derrière les barreaux, c’est-à-dire près de la moitié de sa vie. Né à Toronto, Omar Khadr avait 15 ans quand il a été arrêté après un échange de coups de feu en Afghanistan en 2002. Devant les flashs des photographes et la horde de journalistes qui l’attendaient, Omar Khadr, aujourd’hui âgé de 29 ans, a lancé ce message aux Canadiens : «Je suis une bonne personne.» –Marie-Lise Rousseau

Aussi en nomination: Mélanie Joly, les «crosseurs» qui ont témoigné devant la commission Charbonneau et Mohamed Fahmy

Le perdant de l’année: François Bugingo

François Bugingo

La carrière de François Bugingo s’est écroulée le 23 mai après qu’une enquête de La Presse eut révélé que le journaliste avait inventé de toutes pièces plusieurs de ses reportages. Avant d’être évincé de la profession, M. Bugingo générait 8% du contenu de nouvelles internationales au Québec, selon Influence Communication. Il collaborait notamment au bulletin de nouvelles TVA 22h, tenait une chronique quotidienne au 98,5 FM et alimentait un blogue et une chronique au Journal de Montréal. Une semaine après les révélations sur ses graves entorses aux principes journalistiques, François Bugingo a écrit sur sa page Facebook qu’il entendait prendre un «long recul pour réfléchir à [son] futur». –Marie-Lise Rousseau

En nomination: Stephen Harper, Marcel Aubut et Volkswagen

Le chiffre de l’année: 8 milliards de litres d’eau

8Le chiffre a fait frémir bien des citoyens: la Ville de Montréal prévoyait devoir déverser un total de 8 milliards de litres d’eaux usées dans le fleuve Saint-Laurent pendant un total de sept jours afin de refaire une chute à neige. Aucun filtre, toute l’eau de nos robinets et de nos toilettes devait aller directement dans le fleuve… Pendant près d’un mois, les «8 milliards de litres d’eaux usées» ont fait les manchettes. Les gouvernements se renvoyaient la balle. Québec et Montréal assuraient que toutes les options et tous les risques écologiques avaient été étudiés tandis que les conservateurs à Ottawa, alors en pleine campagne électorale, hésitaient à autoriser le projet. Une véritable saga. Finalement, ce sont «seulement» 4,9 milliards de litres d’eaux usées qui ont été déversés dans le fleuve. –Laurence Houde-Roy

Le mot de l’année: réfugié
Mot - Réfugié

Derrière ce mot, des visages. Des existences aussi, atrophiées jusqu’à rentrer dans de petits sacs à dos. Maximum autorisé: 20 kilos. En 2015, ils ont été 60 millions à ne plus connaître ce lieu appelé maison, un nombre jamais vu depuis la Deuxième Guerre mondiale. 60 millions d’exils pour fuir la guerre, la misère, le terrorisme, la mort. Une valise dans une main, les doigts de leurs enfants dans l’autre: 60 millions de vies qui tiennent désormais dans le creux d’une paume. 60 millions d’humains qui ne vont nulle part et n’importe où. «Nous irons, disent-ils, là où on voudra bien de nous.» –Sébastien Tanguay

La lutte de l’année: Les chauffeurs de taxi contre Uber
Uber logo

Dans le coin gauche: tous les chauffeurs de taxi traditionnels à Montréal. Ils travaillent dans la métropole depuis des années et la loi les oblige chaque année à payer des milliers de dollars en frais de permis, d’assurance et de formation, sans oublier les coûts d’entretien de réparation des véhicules. Dans le coin droit: la nouvelle compagnie Uber, dont l’application pour téléphone intelligent permet d’obtenir un taxi rapidement et de payer en ligne. Elle a ses propres chauffeurs, des particuliers qui n’ont pas de permis, contrairement à ce que la loi prescrit. Les taxis traditionnels les accusent de transport illégal; Uber demande à être encadrée légalement. C’est la guerre, et certains en sont même venus aux coups. Le débat se poursuivra en 2016. –Laurence Houde-Roy

Le buzz web de l’année: L’utilisation des médias sociaux lors d’une tragédie
METRO OR_Buzz web de l'année photo jesuischarlie_c100

L’année aura été marquée par la fusillade aux bureaux de Charlie Hebdo à Paris. Instantanément, la communauté web s’est ralliée derrière le mot-clic #JeSuisCharlie. On devait réutiliser le #JeSuis à peine quelques mois plus tard, lors des attentats de Paris du 13 novembre dernier. Après ces événements, Facebook s’est doté d’une application qui permet de rassurer rapidement ses proches lors d’une tragédie. Il était aussi possible de changer sa photo Facebook pour une photo à thème en guise de soutien aux victimes. En 2015, les médias sociaux sont devenus le véhicule de la solidarité internationale. –Virginie Landry

En nomination : «La robe» et #InnoverCommeLaSTM

La citation de l’année: «Parce qu’on est en 2015» –Justin Trudeau
METRO OR_Parce qu'on est en 2015_c100

Pourquoi était-ce si important que le cabinet Trudeau soit paritaire, une première au pays? « Parce qu’on est en 2015 », a répondu le nouveau premier ministre à la journaliste qui lui a posé la question. Boum. Cette phrase a enflammé le web et le cœur de certains. Elle a fait fondre des stars (allô, Emma Watson!). On l’a rapportée partout dans le monde. Son appropriation a été instantanée: mot-clic (#becauseits2015), t-shirts, cache-couche, GIF, alouette! –Andréanne Chevalier

L’objet de l’année: La dalle de béton
Dalle de béton Denis Coderre

Même si le geste est illégal, on félicite le maire Denis Coderre pour cette décision qui a rétabli un certain rapport de force avec Postes Canada. Rien ne laissait présager un geste aussi résolu lorsque le maire Coderre a répondu aux questions en conférence de presse le matin même. Questionné en français, il a répondu: «On va agir bientôt contre cette dalle installée dans un parc nature.» Quand est venue la même question en anglais, la réponse a été celle-ci: «Joignez-vous à moi cet après-midi!» On soupçonne presque le maire d’en avoir donné beaucoup plus, ce jour-là, que la commande initiale de son service des communications! –Mathias Marchal

En nomination: le niqab et le mini-trottoir de la rue de Brébeuf

Prix spécial «Tout ça pour ça…»: Le rapport de la commission Charbonneau

Renaud Lachance France Charbonneau Commission CEIC

Après 263 jours d’audience, le témoignage d’environ 300 personnes et le dépôt de 3600 documents, la commission Charbonneau, dont les travaux ont coûté 44,8M$ aux contribuables, a accouché d’un rapport de 1741 pages dans lequel on ne peut lire aucun blâme. On y trouve à peine quelques reproches, entre autres destinés à l’ancien maire de Montréal, Gérald Tremblay, «qui passait à l’action quand les scandales éclataient», ou encore aux ministres Boulet et Normandeau. La dissension parmi les commissaires sur l’existence d’un lien entre le financement politique et l’attribution des contrats publics n’a fait qu’accentuer la déception. –Marie-Eve Shaffer

En nomination: le débat en campagne électorale sur le niqab et les aventures de Joël Legendre dans le parc Marie-Victorin à Longueuil

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