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Trop peu de soins en insuffisance cardiaque

L’insuffisance cardiaque est la troisième plus importante cause d’hospitalisation au Canada. Photo: Métro

Alors que le nombre de personnes souffrant d’insuffisance cardiaque ne cesse de croître au Québec, l’accès à certaines méthodes diagnostiques et à des cliniques spécialisées est encore restreint, constate un rapport de la Fondation des maladies du cœur publié mardi.

Seulement 10 % des 120 000 à 150 000 personnes atteintes d’insuffisance cardiaque du Québec sont suivies dans une des 40 cliniques spécialisées de la province, et jusqu’à 26 % n’auraient aucun suivi médical, selon le Dr Serge Lepage, professeur de cardiologie à l’Université de Sherbrooke.

Le médecin déplore que de très bonnes méthodes diagnostiques ne soient pas répandues au Québec en raison de leur coût. «Beaucoup d’hôpitaux ne font pas le dosage de BNP, qui passe par une prise de sang, parce que ça coûte de 25 $ à 30 $. Au Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke (CHUS), on vient tout juste de l’avoir, alors que ça fait des années qu’on le demande», a souligné le spécialiste.

«C’est une infime partie de notre population qui bénéficie de nos cliniques en cardiologie.» -Le Dr Serge Lepage

Cette condition devrait pourtant être prise au sérieux, l’insuffisance cardiaque étant la troisième plus importante cause d’hospitalisation au Canada. Les spécialistes prédisent que le nombre de patients touchés, qui a doublé depuis une dizaine d’années, doublera encore d’ici 2025, notamment en raison du vieillissement de la population.

Par ailleurs, l’insuffisance cardiaque, qui se traduit par une difficulté du cœur à pomper le sang, est loin d’être une condition facile à supporter. Le Mont­réalais Jean Diamond en sait quelque chose. Il a déjà subi quatre arrêts cardiaques, si bien que son cœur ne fonctionne plus qu’à 20 %. «J’ai des essoufflements très prononcés, de la difficulté à monter des marches, de la fatigue chronique.

Je me rends régulièrement à l’hôpital», a témoigné M. Diamond à Métro.

L’homme de 69 ans a la chance d’être bien entouré par des proches qui l’aident à entretenir son logement et qui lui font à souper. En outre, il vit à proximité de l’Institut de cardiologie, où on lui a implanté un défibrillateur interne, qui doit stimuler son cœur en cas d’arrêt cardiaque. «Si vous habitez loin des grands centres, ce sera moins facile d’avoir accès à ces technologies», a avancé le Dr Lepage.

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