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Ottawa croit stimuler l’économie immédiatement

Photo: Getty Images/iStockphoto

OTTAWA – En procédant à des dépenses substantielles et généralisées dans son premier budget, le ministre des Finances, Bill Morneau, croit pouvoir stimuler l’économie dès cette année.

Il prévoit ainsi une incidence positive d’un demi-point de pourcentage à la croissance du produit intérieur brut réel (PIB) pour l’exercice 2016-2017, qui devrait s’établir à 1,4 pour cent (avant l’impact des mesures du budget).

L’année suivante, les mesures dévoilées mardi dans le budget Morneau — qui abroge la Loi fédérale sur l’équilibre budgétaire adoptée sous le gouvernement Harper — devraient faire croître le PIB d’un pour cent.

D’après le ministre, l’impact des mesures annoncées devrait créer ou consolider 43 000 emplois cette année et 100 000 autres à compter de 2017.

Ces prévisions seront certainement analysées de près par le gouverneur de la Banque du Canada, Stephen Poloz, qui a récemment dit vouloir attendre de connaître les mesures du budget avant de prendre des décisions relatives à l’orientation de la politique monétaire.

Le gouvernement Trudeau rompt toutefois avec sa promesse électorale de rééquilibrer les finances publiques d’ici les prochaines élections, puisque M. Morneau prévoit déposer des budgets à l’encre rouge tout au long du mandat.

Estimé à 29,4 milliards $ pour l’exercice — soit trois fois plus élevé qu’anticipé —, le déficit doit en principe fléchir légèrement à 29 milliards $ l’an prochain pour graduellement se chiffrer à 14,3 milliards $ dans quatre ans.

Interrogé en conférence de presse sur la promesse du retour au déficit zéro avant le prochain scrutin fédéral, M. Morneau a répondu qu’il valait mieux miser sur une croissance économique plus élevée.

«Nous pensons qu’avec (un tel) niveau, c’est possible d’avoir un budget équilibré dans à peu près cinq ans», a-t-il répondu.

Pour le ministre des Finances, ce premier budget viendra «renforcer la classe économique» et «assurer la croissance» d’une économie qui tourne actuellement au ralenti.

«Ce n’est pas une surprise, a commenté l’économiste en chef à la Banque Scotia, Jean-François Perreault, sur la question des déficits. Il n’y a toutefois pas d’indications sur le mécanisme pour éliminer ce déficit. Il y a une incertitude à ce niveau.»

M. Morneau prévoit un scénario dans lequel l’équilibre budgétaire est atteint en 2020, mais celui-ci ne tient compte que des prévisions des quatre économistes les plus optimistes.

Pour leur part, les dépenses de programmes devraient connaître une croissance assez marquée sous le règne du gouvernement Trudeau.

Estimées à 317,1 milliards $ — en hausse de 7,5 pour cent — pour l’année financière en cours, elles atteindront 358,6 milliards $ lors de l’exercice 2020-2021.

Sans surprise, la dette fédérale s’alourdira au cours de cette période, puisqu’il est prévu qu’elle passe de 648,7 milliards $ à 732,5 milliards $.

Ainsi, le ratio de la dette fédérale, calculé en pourcentage du PIB, atteindra 32,5 pour cent au cours de la prochaine année financière, avant d’entamer une lente descente, à 32,4 pour cent en 2017-2018.

Dans sa plateforme électorale, M. Trudeau s’engageait à réduire le ratio dette-PIB à 27 pour cent en 2019-2020. Il devrait toutefois être de 31,6 pour cent à la fin du mandat, prévoit le premier budget Morneau.

«Ce n’est pas la fin du monde même si une baisse avait été promise à chaque année, a analysé M. Perreault. La mesure de solvabilité fiscale la plus importante est le ratio dette-PIB, et il baisse quand même.»

Par ailleurs, Ottawa anticipe une baisse de 1,2 pour cent de ses revenus au cours des 12 prochains mois en raison des perspectives économiques plus faibles. Néanmoins, la croissance moyenne devrait ensuite osciller aux alentours de 4,6 pour cent jusqu’en 2020-2021.

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